Ali Ahmed fait partie de ces réfugiés. Âgé de 80 ans, il vit dans le camp improvisé de Jamtoli. Originaire d’une ville d’environ 5 000 foyers située dans le district de Buthidaung, le vieil homme est arrivé au Bangladesh lors de la première semaine de septembre 2017.
C’est la troisième fois au cours des quatre dernières décennies qu’il trouve refuge dans ce pays. Il a vécu dans trois camps différents, pendant plus de six ans au total, et a effectué deux voyages de retour au Myanmar.
Il avait six fils et une fille ; deux d’entre eux sont morts au cours de la récente flambée de violence, en août 2017. Sa femme, aujourd’hui décédée, avait donné naissance à deux enfants la première fois qu’ils s’étaient réfugiés au Bangladesh.
Avant tous ces événements qui ont marqué sa vie, Ali a travaillé sept ans comme cuisinier dans un hôtel de Rangoun (l’ancienne capitale aujourd’hui appelée Yangon). Il est revenu dans le Rakhine parce que sa famille lui manquait, avant de devoir à nouveau quitter sa terre natale, cette fois pour une destination plus lointaine.