Lundi 23 novembre au petit matin, des camions sont arrivés dans le camp de Laylan, dans le gouvernorat de Kirkouk, pour ramener les familles qui y vivent dans leurs villes d’origine. Si pour certains des 1,3 million de déplacés que compte l’Irak, le rêve de rentrer chez eux est devenu réalité, pour d’autres le retour est synonyme d’insécurité : beaucoup n’ont nulle part où aller et risquent de se retrouver sans accès aux services de base, dont les soins de santé.
« Même s'ils veulent fermer le camp, ils doivent d’abord se préoccuper de notre sécurité, raconte l’une des femmes du camp. De nombreuses personnes ne peuvent pas retourner dans leurs villages à cause des problèmes tribaux et de l'insécurité. »
Ayant vécu dans des zones précédemment contrôlées par le groupe Etat islamique (EI), beaucoup craignent d'être victimes de violences et d'être arrêtés s'ils sont soupçonnés d'appartenance à l’EI. « Lorsque mes voisins sont rentrés chez eux, ils ont été agressés verbalement et ont dû se cacher, ils avaient très peur d'être blessés », continue la jeune femme.
Dans ces conditions, la décision de fermer prochainement le camp de Laylan, où vivent plus de 7 000 personnes dont la plupart sont des femmes et des enfants, doit être reconsidérée. S’ils devaient être envisagés, les retours doivent impérativement se faire de manière transparente, volontaire et sûre, avec des solutions pérennes pour la population.