Urgence Gaza/Liban

Gaza : un rapport de MSF dénonce la campagne
de destruction totale menée par Israël

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Festival Cinéma et Droits de l’Homme 2025 : l’exposition Gaza “We did what we could” refusée par la Mairie de Toulouse

Conflit a Gaza - octobre 2023
Des quartiers de Gaza totalement détruits.  © Mohammed Abed/AFP

La 18e édition du Festival Cinéma et Droits de l’Homme se tiendra du 6 au 26 janvier 2025 à Toulouse et sa région. Initialement programmée à l’Espace diversités laïcité, en marge des projections de documentaires, l'exposition “We did what we could” de Médecins Sans Frontières, retraçant une année de guerre à Gaza, a finalement été refusée par la mairie deux semaines avant le début du festival.

Deux semaines avant le début du Festival Cinéma et Droits de l’Homme, la nouvelle tombe : avis défavorable de la mairie pour la présentation de l’exposition “We did what we could”, compte tenu d’un « risque évident de trouble à l’ordre public », et d’un « contexte local tendu » marqué par la tenue de « manifestations (...) radicalisées », la survenue d’actes antisémites répréhensibles et les prises de position de certains députés toulousains.

Cette exposition, déjà présentée à Bayeux lors du Prix des Correspondants de Guerre en octobre 2024, sans qu’aucun trouble n’ait été rapporté, est d’autant plus précieuse que la bande de Gaza est verrouillée, interdite d’accès aux médias étrangers, tandis que les journalistes palestiniens ont été décimés par les attaques israéliennes. Les acteurs humanitaires encore opérationnels sur place font donc partie des rares témoins internationaux de cette guerre.

Un officier de la défense civile palestinienne blessé lors d'attaques israéliennes est réanimé sur une civière à l'hôpital Al-Shifa, dans la bande de Gaza. 
Palestine. Octobre 2023.
 © Ali Jadallah/Anadolu via AFP
Un officier de la défense civile palestinienne blessé lors d'attaques israéliennes est réanimé sur une civière à l'hôpital Al-Shifa, dans la bande de Gaza. Palestine. Octobre 2023. © Ali Jadallah/Anadolu via AFP

MSF regrette amèrement cette décision et poursuit ses recherches d’un lieu d’exposition pour pouvoir présenter “We did what we could” à Toulouse ou sa région, à une date ultérieure.

Présentation de l’exposition

Le 20 octobre 2023, alors qu’Israël ordonne l’évacuation de l’hôpital Al Awda, dans le nord de la bande de Gaza, des soignants palestiniens décident de rester avec leurs patients, malgré le danger. Parmi eux, un médecin de MSF trace alors ces mots sur le tableau de service, sorte de testament : « We did what we could. Remember us. » [On a fait ce qu’on a pu. Souvenez-vous de nous]. Il est tué un mois plus tard, le 21 novembre, au cours du siège de l’hôpital par l’armée israélienne. Les membres palestiniens et internationaux de MSF sur place sont parmi les rares témoins directs de la guerre totale que mène Israël sur Gaza depuis les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023. L’enclave est verrouillée, interdite d’accès aux observateurs étrangers.

Retour sur une année de guerre à Gaza

MSF propose une exposition multimédia pour raconter le siège, les bombardements, les attaques et l’horreur du quotidien à Gaza à travers l’expérience de ses soignants, en première ligne dans ce conflit. Plus de 40 000 Palestiniens ont été tués, dont plus de 200 humanitaires. Comme le reste de la population civile, les employés de MSF vivent la terreur des combats et des bombardements. Ils sont endeuillés, déplacés, affamés. Ils témoignent de la guerre que mène Israël contre les hôpitaux et racontent ce quotidien qui rend leur mission quasi impossible : les afflux massifs de patients, les déplacés qui s’y réfugient, les pénuries de médicaments et de nourriture, les ordres d’évacuation et les attaques contre les structures de santé elles-mêmes.

Faute de carburant, qui manque à Gaza en raison du siège israélien, beaucoup fuient à pied. Certains ont trafiqué leurs voitures pour qu’elles fonctionnent avec de l’huile de cuisson usagée, dégageant une épaisse fumée toxique. Les ânes et les charrettes servent à transporter des affaires, ceux qui ne peuvent pas marcher, les blessés vers les hôpitaux… 

©Anonyme

En raison du siège imposé par Israël, faute de gaz de cuisine disponible, les déplacés se chauffent et font à manger en brûlant du bois, des meubles ou des ordures. L’air est saturé d’une épaisse fumée qui se mêle à celle des bombardements israéliens. Les maladies respiratoires sont en forte augmentation.

©Anonyme

 

Mi-octobre 2023, l’armée israélienne a désigné Al-Mawasi, terrain de sable largement inhabité avant la guerre à l’est de Khan Younès et Rafah, dans le sud, comme une “zone humanitaire” supposée être sûre et vers laquelle elle a encouragé les déplacés à s’installer, malgré le manque d’infrastructures. Cette “zone humanitaire” s’est rétrécie au gré des ordres d’évacuation et elle a été la cible de bombardements israéliens. Une attaque le 13 juillet y a tué 90 Palestiniens et fait 300 blessés selon le ministère de la Santé local. Le 20 février, un tank israélien a tiré sur une maison abritant des membres de MSF et leurs familles. Deux personnes sont mortes, six autres ont été blessées dans cette attaque. 

Al-Mawasi - 15 mai 2024. 

 

Le 8 juin, pour couvrir l’opération de sauvetage de quatre otages israéliens, l’armée israélienne a mené une attaque d’ampleur dans le centre de la bande de Gaza, à Nousseirat. Le ministère de la santé local a annoncé 274 personnes tuées. Des centaines de patients sont arrivés à l’hôpital Al Aqsa à Deir al Balah, certains soignés à même le sol faute de lits disponibles. “C’était le chaos total dans les urgences, aggravé par ces derniers jours de bombardements intenses et plusieurs afflux massifs de blessés, rapporte la référente médicale MSF sur place, Karin Huster, l’autrice de cette photo. Des enfants complètement gris ou blancs à cause du choc, brûlés, appelant leurs parents, d’autres ne pouvant pas crier parce qu'ils sont en état de choc… Rien, absolument rien ne justifie ce que j'ai vu”. 

©Karin Huster

Les soignants à Gaza, touchés comme les autres par la guerre et les bombardements, la faim et les déplacements, travaillent depuis octobre 2023 sans répit, sept jours sur sept. En décembre 2023, de retour de mission après un mois sur place, la coordinatrice d’urgence MSF Marie-Aure Perreaut Revial évoquait des collègues qui travaillaient au bloc opératoire jusqu’à une ou deux heures du matin, chaque jour. “Ils sont au-delà de l’épuisement”, résumait-elle. 

©Anonyme

Au chaos des afflux de blessés s’ajoute celui des déplacés qui espèrent trouver refuge dans les hôpitaux après que leur maison a été bombardée ou de crainte qu’elle ne le soit bientôt. Fin janvier, par exemple, MSF estimait que quelque 50 000 déplacés avaient trouvé refuge dans l’hôpital Al Shifa, dans la ville de Gaza. Parfois, les familles accompagnent un blessé et restent une fois la prise en charge terminée. Ici, des déplacés dans les couloirs de l’hôpital Al Aqsa dans le centre de Gaza, en novembre 2023. 

©MSF

Nous n’avons plus que Dieu [pour nous aider].

Ce visuel fait partie d'une série de dessins présents dans l'exposition, réalisés à l’hôpital Shuhada al-Aqsa à Deir el Balah par des enfants de moins de 15 ans et collectés par les psychologues de MSF entre novembre 2023 et mai 2024.

Une distribution alimentaire, filmée par un drône israélien, où plus de 110 Palestiniens sont morts, le 1er mars 2024 à Gaza. (capture d’écran)

Le 18 novembre, un convoi d'évacuation de MSF pour les membres du personnel et leurs familles est la cible de tirs. Deux personnes sont tuées, dont un collègue MSF. Tous les éléments indiquent que l'armée israélienne est responsable de cette attaque. Deux jours plus tard, un bulldozer israélien et des véhicules militaires détruisent les voitures MSF du convoi, au vu et au su de nos collègues réfugiés dans la maison d'hôtes de MSF, dans la ville de Gaza. Les véhicules endommagent également la clinique MSF en percutant son mur d'enceinte, qui s'effondre. Une partie de la clinique prend feu.

©MSF

Photographies prises à l'intérieur de l'hôpital Nasser, après que ce dernier a été assiégé et attaqué par les forces israéliennes. Khan Younis. 23 avril.

©Ben Milpas

Le 20 octobre 2023, alors qu’Israël ordonne l’évacuation de l’hôpital Al Awda, dans le nord de la bande de Gaza, des soignants palestiniens décident de rester avec leurs patients, malgré le danger. Parmi eux, un médecin de MSF, le Dr Mahmoud Abu Nujaila, trace alors ces mots sur le tableau de service, sorte de testament : Whoever stays until the end will tell the story. We did what we could. *Remember us* qui être traduit ainsi :  “Celui qui restera jusqu’à la fin racontera notre histoire. On a fait ce qu’on a pu. Souvenez-vous de nous”. Il est tué un mois plus tard, le 21 novembre. 

©MSF

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Faute de carburant, qui manque à Gaza en raison du siège israélien, beaucoup fuient à pied. Certains ont trafiqué leurs voitures pour qu’elles fonctionnent avec de l’huile de cuisson usagée, dégageant une épaisse fumée toxique. Les ânes et les charrettes servent à transporter des affaires, ceux qui ne peuvent pas marcher, les blessés vers les hôpitaux… 

©Anonyme

En raison du siège imposé par Israël, faute de gaz de cuisine disponible, les déplacés se chauffent et font à manger en brûlant du bois, des meubles ou des ordures. L’air est saturé d’une épaisse fumée qui se mêle à celle des bombardements israéliens. Les maladies respiratoires sont en forte augmentation.

©Anonyme

 

Mi-octobre 2023, l’armée israélienne a désigné Al-Mawasi, terrain de sable largement inhabité avant la guerre à l’est de Khan Younès et Rafah, dans le sud, comme une “zone humanitaire” supposée être sûre et vers laquelle elle a encouragé les déplacés à s’installer, malgré le manque d’infrastructures. Cette “zone humanitaire” s’est rétrécie au gré des ordres d’évacuation et elle a été la cible de bombardements israéliens. Une attaque le 13 juillet y a tué 90 Palestiniens et fait 300 blessés selon le ministère de la Santé local. Le 20 février, un tank israélien a tiré sur une maison abritant des membres de MSF et leurs familles. Deux personnes sont mortes, six autres ont été blessées dans cette attaque. 

Al-Mawasi - 15 mai 2024. 

 

Le 8 juin, pour couvrir l’opération de sauvetage de quatre otages israéliens, l’armée israélienne a mené une attaque d’ampleur dans le centre de la bande de Gaza, à Nousseirat. Le ministère de la santé local a annoncé 274 personnes tuées. Des centaines de patients sont arrivés à l’hôpital Al Aqsa à Deir al Balah, certains soignés à même le sol faute de lits disponibles. “C’était le chaos total dans les urgences, aggravé par ces derniers jours de bombardements intenses et plusieurs afflux massifs de blessés, rapporte la référente médicale MSF sur place, Karin Huster, l’autrice de cette photo. Des enfants complètement gris ou blancs à cause du choc, brûlés, appelant leurs parents, d’autres ne pouvant pas crier parce qu'ils sont en état de choc… Rien, absolument rien ne justifie ce que j'ai vu”. 

©Karin Huster

Les soignants à Gaza, touchés comme les autres par la guerre et les bombardements, la faim et les déplacements, travaillent depuis octobre 2023 sans répit, sept jours sur sept. En décembre 2023, de retour de mission après un mois sur place, la coordinatrice d’urgence MSF Marie-Aure Perreaut Revial évoquait des collègues qui travaillaient au bloc opératoire jusqu’à une ou deux heures du matin, chaque jour. “Ils sont au-delà de l’épuisement”, résumait-elle. 

©Anonyme

Au chaos des afflux de blessés s’ajoute celui des déplacés qui espèrent trouver refuge dans les hôpitaux après que leur maison a été bombardée ou de crainte qu’elle ne le soit bientôt. Fin janvier, par exemple, MSF estimait que quelque 50 000 déplacés avaient trouvé refuge dans l’hôpital Al Shifa, dans la ville de Gaza. Parfois, les familles accompagnent un blessé et restent une fois la prise en charge terminée. Ici, des déplacés dans les couloirs de l’hôpital Al Aqsa dans le centre de Gaza, en novembre 2023. 

©MSF

Nous n’avons plus que Dieu [pour nous aider].

Ce visuel fait partie d'une série de dessins présents dans l'exposition, réalisés à l’hôpital Shuhada al-Aqsa à Deir el Balah par des enfants de moins de 15 ans et collectés par les psychologues de MSF entre novembre 2023 et mai 2024.

Une distribution alimentaire, filmée par un drône israélien, où plus de 110 Palestiniens sont morts, le 1er mars 2024 à Gaza. (capture d’écran)

Le 18 novembre, un convoi d'évacuation de MSF pour les membres du personnel et leurs familles est la cible de tirs. Deux personnes sont tuées, dont un collègue MSF. Tous les éléments indiquent que l'armée israélienne est responsable de cette attaque. Deux jours plus tard, un bulldozer israélien et des véhicules militaires détruisent les voitures MSF du convoi, au vu et au su de nos collègues réfugiés dans la maison d'hôtes de MSF, dans la ville de Gaza. Les véhicules endommagent également la clinique MSF en percutant son mur d'enceinte, qui s'effondre. Une partie de la clinique prend feu.

©MSF

Photographies prises à l'intérieur de l'hôpital Nasser, après que ce dernier a été assiégé et attaqué par les forces israéliennes. Khan Younis. 23 avril.

©Ben Milpas

Le 20 octobre 2023, alors qu’Israël ordonne l’évacuation de l’hôpital Al Awda, dans le nord de la bande de Gaza, des soignants palestiniens décident de rester avec leurs patients, malgré le danger. Parmi eux, un médecin de MSF, le Dr Mahmoud Abu Nujaila, trace alors ces mots sur le tableau de service, sorte de testament : Whoever stays until the end will tell the story. We did what we could. *Remember us* qui être traduit ainsi :  “Celui qui restera jusqu’à la fin racontera notre histoire. On a fait ce qu’on a pu. Souvenez-vous de nous”. Il est tué un mois plus tard, le 21 novembre. 

©MSF

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Le Festival Cinéma et Droits de l’Homme

Sept organisations se mobilisent pour organiser le Festival Cinéma et Droits de l’Homme (FCDH) à Toulouse et dans la région Occitanie. L'ACAT, Amnesty International, Le CCFD Terre Solidaire, L'École des Droits Humains et de la Terre, Les Amis du Monde diplomatique, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières.

Dix-neuf documentaires, projetés dans vingt-cinq salles de cinéma du 6 au 26 janvier 2025, abordent des sujets très divers, tels que, notamment, la guerre en Ukraine, la situation des Palestiniens, les parcours chaotiques des migrants, l’avortement au Yémen.

Affiche du festival Cinéma Droits de l'Homme 2025.
Affiche du festival Cinéma Droits de l'Homme 2025.

Temps forts à noter dans votre agenda

Deux projections-débats soutenues par MSF au Cinéma American Cosmograph (places en prévente auprès de l'accueil du cinéma dès le 11 janvier 2025) :

  • La projection-débat de "Green Border", le 21 janvier 2025 à 20h.

Projection unique suivie d'une rencontre avec Michaël Neuman, Directeur d'études au Crash (Centre de Réflexion sur les Actions et les Savoirs Humanitaires), de la Fondation Médecins Sans Frontières

  • La projection-débat de "Le mot je t'aime n'existe pas" le 23 janvier à 20h30. 

Projection unique suivie d'une rencontre avec Raphaël Torlach, Chef de la Mission France à Médecins Sans Frontières.

 

Notes

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