« Ce campement est situé loin de toutes commodités et l’accès à la nourriture, aux soins, aux droits et à l’information sur ce campement est plus difficile que jamais. Les jeunes sont très tristes. Ils ne comprennent pas pourquoi ils sont dans cette situation, qui ne fait que se détériorer depuis désormais cinq mois », témoigne Fanny El Boury, assistante sociale MSF.
Nour*, jeune Afghan débouté de sa minorité, a fui les Talibans et vit sous une tente en attendant qu’il puisse retrouver sa sœur en Angleterre. Épuisé par des nuits sans sommeil, il se rend quotidiennement au centre d’accueil de jour de MSF à Pantin pour se reposer et manger un repas chaud. « Nous n’avons qu’un repas par jour. Lorsque quelqu’un nous apporte un sandwich, c’est la course pour la survie : ceux qui n’arrivent pas à en attraper un bout vont dormir le ventre vide. Je ne pensais pas qu’en France je souffrirais autant », explique-t-il.
Comme Nour, les jeunes de ce campement ont fait face à des situations de rupture ou de violence dans leur pays d’origine ou le long du parcours migratoire. Plusieurs sont passés par la route migratoire la plus dangereuse, celle de la Méditerranée centrale, et ont vécu l’enfer de la Libye. Après un parcours souvent traumatisant et violent, ils font face à la politique de non-accueil de la France, pourtant censée protéger les mineurs sur son territoire en vertu du principe de présomption de minorité, comme le prévoit la Convention internationale des droits de l’enfant, dont le pays est signataire.