Dans la bande de Gaza, la situation sécuritaire très tendue empêche les patients de se déplacer. Entre interruption d'activités et adaptation à ces conditions difficiles, nos équipes tentent de porter assistance.
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Trois volontaires expatriés de Médecins Sans Frontières sont parvenus à rejoindre les équipes locales présentes dans la bande de Gaza mercredi 31 décembre.
Contactées hier soir et ce matin par téléphone, elles décrivent une situation très tendue à Gaza, avec des bombardements et des raids aériens, des drones survolant régulièrement la région et d'importantes difficultés de mouvement dues aux risques encourus, de la part des patients comme des soignants.
« L'intensité des bombardements dans la bande de Gaza limite considérablement les possibilités de circulation dans la zone, explique Cécile Barbou, médecin et coordinatrice médicale pour MSF.
Les patients n'osent pas sortir de chez eux pour se rendre à l'hôpital ou recevoir le suivi médical ou les soins post-opératoires dont ils ont besoin. Le personnel soignant appréhende également tout déplacement dans la bande de Gaza, alors que des rumeurs enflent sur l'imminence d'une intervention terrestre des forces israéliennes.»
Si le début des bombardements a provoqué un engorgement des hôpitaux, les capacités d'accueil des structures de santé réussissent néanmoins à ce jour à faire face au nombre de blessés. « Dans la confusion, de nombreux blessés ont afflué soudainement. Les choses sont peu à peu rentrées dans l'ordre, et les professionnels de santé palestiniens disposent de capacités d'accueil suffisantes pour l'instant », souligne Franck Joncret, chef de mission pour MSF.
Depuis le 30 décembre dernier, MSF a tenté plusieurs fois d'ouvrir la clinique de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, où l'équipe pratique des consultations pédiatriques destinées à soulager l'hôpital de Kamel Edwan.
Le 1er janvier, MSF a dû interrompre ses activités deux heures après l'ouverture, à cause de l'insécurité liée aux bombardements proches. Dans le même temps, à Gaza ville, peu de patients ont pu se rendre à la clinique. Habituellement, MSF y dispense un suivi médical et des soins post-opératoires pour les patients de l'hôpital Al Shifa.
Aujourd'hui 2 janvier, les activités menées par MSF dans les différentes structures de santé de la bande de Gaza n'ont pas pu reprendre à cause de l'insécurité et du manque d'accès aux patients qui restent terrés chez eux.
Cependant, nos équipes tentent de s'adapter à ces conditions difficiles et aux possibilités de circulation limitées, en dispensant directement des consultations à leurs voisins.
« Seize membres de nos équipes locales, des infirmiers et des médecins, ont pris du matériel médical et des médicaments, précise Jessica Pourraz, responsable terrain à Gaza. Ils ont ainsi commencé à visiter les habitants de leur quartier respectif, afin de pouvoir subvenir aux besoins médicaux les plus immédiats des patients malades ou blessés ».
A Gaza, MSF a mis en place, en juillet 2007, un programme de soins post-opératoires et ambulatoires, ainsi qu'un accompagnement en kinésithérapie, pour les centaines de blessés des affrontements inter-palestiniens.
En mars 2008, à Gaza également, MSF a ouvert une clinique pédiatrique de prise en charge des enfants de moins de 12 ans.
A Naplouse, en Cisjordanie, comme à Gaza, MSF apporte une aide psychologique, médicale et sociale, aux familles exposées à la violence.
L'équipe est composée de 11 volontaires internationaux et de 108 membre du personnel local. Une autre équipe MSF (section espagnole) a également un programme de prise en charge psychologique à Hébron
MSF est présente dans les Territoires palestiniens (Cisjordanie et Gaza) depuis 1989.