Gaza - La situation sanitaire à la dérive

Gaza  2001
Gaza - 2001 © Philippe Conti

L’incursion et les bombardements israéliens entre le 27 février et le 3 mars derniers - en représaille à des tirs de roquettes palestiniennes sur des villes voisines israéliennes - ont fait environ 120 morts et 360 blessés, dont beaucoup de femmes et d’enfants. La crise humanitaire actuelle à Gaza n’est pas nouvelle. Elle résulte du cumul de plusieurs facteurs, politiques et économiques, aggravé par le blocus.

Dfficultés récurrentes. Les hôpitaux sont dans une situation précaire, confrontés à de nombreuses difficultés. Du fait des pénuries en électricité, en carburant et en pièces de rechange, les services de santé ont dû être limités.

De graves problèmes de maintenance et de fonctionnement des infrastructures et des ambulances, ainsi que de pénuries en matériel médical et médicaments se posent. L’accès aux soins spécialisés en dehors de la bande de Gaza a également été pénalisé par ces fermetures.

Aux difficultés générées par le blocus économique (suspension des aides financières internationales), s’ajoutent des problèmes d’ordre interne : désaccords et dysfonctionnements politiques entre les deux autorités palestiniennes, de Ramallah et de Gaza. Ces deux dernières années, les sanctions économiques ont été périodiquement renforcées, affectant tous les aspects de la vie socio-économique gazaouïte.


Impact des affrontements inter-palestiniens. Avec deux autorités de la santé en concurrence (l’une relevant d l’Autorité palestinienne reconnue et l’autre du Hamas), la situation est difficile pour les professionnels de santé : instructions contradictoires, grèves empêchant le bon fonctionnement des services médicaux, accès aux soins entravés et difficultés pour le personnel de santé de travailler selon les appartenances politiques, amoindrissent la qualité des soins.

Un système de santé fragile. Lors des moments de grande tension, les structures de santé sont submergées par l’afflux de patients. Chaque épisode de violence affaiblit encore un secteur de la santé déjà mis à mal.

Les équipes MSF, en contact étroit avec les structures de santé de Gaza, évaluent régulièrement les besoins médicaux.
Lorsque cela est nécessaire, MSF effectue des donations de médicaments et de matériel essentiels à différents services d’urgences et chirurgicaux. En prenant en charge des blessés, nos dispensaires soulagent les hôpitaux débordés. Notre action reste cependant minime comparée aux besoins et ne remplacera pas l’action d’un système de santé public.

Si les problèmes rencontrés par le secteur de la santé palestinien sont évidents lorsque le conflit s’intensifie, nous rappelons qu’ils sont pré-existants et persistants en dehors de ces épisodes de violence extrême. La bipolarisation politique palestinienne est dommageable au bon fonctionnement des structures de santé. Ces services essentiels, vitaux, ne devraient pas avoir à pâtir des conséquences des conflits - inter- palestiniens comme israélo-palestinien.

Notes

    À lire aussi