Gaza : la situation se détériore toujours plus

Consultation pédiatrique  Bande de Gaza  Novembre 2008
Consultation pédiatrique - Bande de Gaza - Novembre 2008 © Valerie Babize / MSF

Ces deux dernières semaines, le contexte sécuritaire et la situation humanitaire se sont encore nettement détériorés dans la bande de Gaza : les conflits israélo-palestinien et intra-palestinien se sont intensifiés, l'embargo économique a été renforcé... Et le secteur de la santé est toujours particulièrement vulnérable.

Depuis le 5 novembre qui a marqué la fin d'une période d'accalmie* avec le cessez-le-feu officieux conclu en juin dernier entre Israël et le Hamas, le contexte sécuritaire et la situation humanitaire ne cessent de se détériorer.

Presque tous les points de passage commerciaux de la bande de Gaza ont été totalement fermés, limitant drastiquement l'approvisionnement alimentaire et médical.

La pénurie de carburants est à nouveau d'actualité et les coupures d'électricité sont fréquentes et quotidiennes.

Les services hospitaliers d'urgence sont maintenus grâce à l'utilisation intensive de générateurs électriques de secours. Mais le pic de violence et les restrictions matérielles et de circulation viennent encore aggraver une situation déjà très dégradée et complexe.

En plus de la vague massive d'arrestations, la grève totale dans le secteur de la Santé déclarée le 30 août dernier par les syndicats médicaux se poursuit.


Des services non-essentiels comme la chirurgie facultative ou les références de patients en dehors de la bande de Gaza perdent en efficacité et continuent d'être très entravés.

Autre facteur inquiétant, le ministère officiel de la Santé (de l'Autorité palestinienne de Ramallah) n'a pas assuré de livraison de médicaments depuis le début de la grève, soit depuis bientôt 3 mois. Un quart des médicaments essentiels sont en rupture de stocks dans les pharmacies des hôpitaux et ces derniers sont très dépendants du soutien limité que les organisations internationales sont en mesure de leur apporter.

Les activités de MSF dans la bande de Gaza ont été étendues. Les patients directement affectés par la violence sont pris en charge dans nos programmes de soins post-opératoires et psychologiques. Le nombre de consultations dans notre clinique pédiatrique du nord de la bande de Gaza reste élevé, avec une moyenne de 60 à 70 patients par jour. L'équipe médicale y a été renforcée afin de pallier certaines conséquences de la grève du personnel de santé et de la détérioration sanitaire.

* Ces dernières semaines, le cessez le feu non-officiel conclu, en juin dernier, entre Israël et le Hamas a été mis à mal du fait du nombre croissant de roquettes palestiniennes envoyées sur Israël (plus de 100 depuis début novembre), et de la reprise des incursions et des raids aériens de l'armée israélienne sur Gaza.
Suite aux dernières opérations militaires, 15 militants Palestiniens ont été tués.

Notes

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