« Samedi matin, vers 11H30, une énorme explosion s’est produite juste à côté de notre bureau, raconte Karin Huster, référente médicale à l’hôpital Al-Aqsa. Ensuite, il y a eu beaucoup de bombardements, des tirs très intenses, on pouvait voir des hélicoptères aussi. »
Une équipe médicale de trois personnes, dont Karin Huster, a réussi à se rendre à l’hôpital Al-Aqsa avec des fournitures et des médicaments en tout début d’après-midi. « C’était le chaos total dans les urgences, aggravé par ces derniers jours de bombardements intenses et plusieurs afflux massifs de blessés, poursuit la référente médicale. Il y avait des centaines de patients qui venaient de Nuseirat, nous avons fait tout ce que nous pouvions pour les stabiliser et nous avons pu en transférer certains vers l’hôpital Nasser, soutenu par MSF, et l’hôpital de campagne géré par International Medical Corps. »
« En l’espace d’une heure, nous avons reçu près de 50 patients gravement blessés, précise Chris Hook, responsable de l’équipe médicale à l’hôpital Nasser. Certains souffraient de multiples fractures ouvertes, au moins quatre personnes ont dû être intubées à cause de blessures graves à la poitrine et plusieurs enfants inconscients ont dû attendre avant d'être pris en charge aux soins intensifs. »
L’unité des soins intensifs de l’hôpital Nasser est actuellement pleine de patients et les ressources sont très limitées, notamment concernant les analgésiques. « Les blocs opératoires fonctionnent à plein régime et nous devons rationner la morphine et la kétamine alors que les patients en ont besoin, » continue Chris Hook.
Les patients reçus dans les hôpitaux d’Al-Aqsa et de Nasser présentent des blessures traumatiques, notamment des amputations, des éviscérations, des lésions cérébrales traumatiques, des fractures et des brûlures très étendues.