Nous sommes en contacts réguliers avec certains de nos collègues qui ont fait ce choix et soutiennent les équipes du ministère de la Santé, notamment dans l’hôpital d’Al-Shifa, dans la ville de Gaza, où MSF a fourni une prise en charge des grands brûlés pendant des années. Aujourd’hui, ils subissent le même sort que le reste de la population : ils sont sous les bombes depuis onze jours, d’ailleurs, nous avons été informés par nos collègues que de nombreux médecins et soignants sont morts depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza.
D’après les informations qu’ils nous transmettent, chaque jour, on recense entre 800 et 1 000 nouveaux blessés dans la bande de Gaza. Ces chiffres ne recensent que les personnes qui parviennent à se rendre dans les hôpitaux. L’accès aux structures de santé est extrêmement dangereux et compliqué par la pénurie d’essence : en général, seuls les patients les plus gravement atteints se rendent à l’hôpital, car faute de soins, ils risqueraient de mourir. Depuis le début du conflit, on compterait ainsi plus de 9 700 blessés. Je considère qu’ils sont en grave danger de mort dans les heures à venir, car il est désormais pratiquement impossible de les soigner.