Mais un an après avoir été blessé, l’incertitude persiste. « Toutes mes pensées tournent autour de ma blessure. Quand est-ce-que je pourrai marcher ? Est-ce que je pourrai remarcher un jour ? ». Pour cela, Iyad aurait besoin d’une autre opération à Amman dans 6 mois, et après cela d’une longue période de rééducation.
Le poids de ces blessures, qui touchent majoritairement des hommes, pèse également sur les épaules de leurs femmes et de leurs mères. « Ma femme aussi est fatiguée, dit Ahmed, fermier. Elle me demande souvent quand est-ce-que j’irai mieux. Evidemment qu’elle aimerait avoir une vie normale, c’est humain. Elle dit qu’elle voudrait retourner dans sa famille, mais j’ai besoin d’elle pour tant de choses. » Il décrit la frustration de ne pas pouvoir aller faire ses courses, mettre un pantalon seul ou porter ses enfants à cause de la douleur. « Si internet n’existait pas, je mourrais, dit-il en parlant de son année passée dans l’inactivité et l’ennui. Facebook, Twitter et YouTube me permettent de voir un autre monde. »