La plupart des nouvelles personnes qui débarquent à Samos sont des femmes et des enfants. Après s’être cachée pendant deux jours , une femme enceinte a accouché en plein air, sans assistance médicale. Les équipes de MSF ont également retrouvé une autre femme qui était déjà en travail lorsqu’elles l’ont prise en charge.
Les patients déclarent avoir été victimes ou témoins de violences physiques ou de traitements inhumains et dégradants, notamment des passages à tabac, des fouilles à nu, des examens génitaux forcés, des vols de biens et des abandons dans des canots sans moteur et à la dérive en pleine mer. Plusieurs personnes ont expliqué être arrivées avec d'autres compagnons de voyage qui n'ont jamais été retrouvés par la suite.
Loretta*, une ancienne patiente de MSF, raconte avoir été interceptée et renvoyée deux fois par les autorités frontalières sur l'île grecque de Lesbos avant de parvenir à Samos. « Quand vous avez atteint les montagnes et qu'ils vous expulsent à nouveau, vous avez envie de mourir, dit-elle. Ils nous ont amenés dans un grand port. Il y avait beaucoup, beaucoup de policiers. Nous avons dû entrer dans un immeuble. Ils ont commencé à me gifler, même les hommes et la femme qui était enceinte, tout le monde... Ils s'en fichent. Ils nous ont frappés avec un bâton et avec leurs pieds. Depuis, j'ai des problèmes au dos et à la jambe. Puis ils nous ont mis sur un gros bateau. »