Les restrictions de mouvement imposées dans les camps pour demandeurs d’asile et migrants comme ceux de Moria et Vathy, sur les îles grecques, se sont révélées délétères pour les milliers de personnes qui y sont enfermées.
« Les tensions ont augmenté de façon spectaculaire et il y a beaucoup plus de violence depuis la mise en place des restrictions, même les enfants n’y échappent pas, explique Mohtar, père de l’un des petits patients de la clinique MSF spécialisée en santé mentale pour les enfants. Avant, je pouvais au moins emmener mon fils pour une promenade ou pour se baigner dans la mer, dans un endroit calme en dehors de Moria. Aujourd’hui, nous sommes pris au piège. »
Si la vie revient à la normale pour la population locale et les touristes dans le reste du pays, les mesures discriminatoires du gouvernement grec à l’encontre de la population migrante sont prolongées toutes les deux semaines. Elles sont injustifiées d’un point de vue de santé publique et contribuent à stigmatiser ces personnes.
Avant le début de la pandémie de Covid-19, les conditions de vie dans les camps étaient déjà inhumaines, avec un accès très limité aux soins de santé. 55% des 30 000 demandeurs d’asile et migrants qui sont actuellement enfermés sont des femmes et des enfants, obligés de vivre dans des camps insalubres et surpeuplés.