La violence et la destruction dont les habitants du Liban sont témoins peuvent avoir des répercussions durables sur leur santé mentale. Ces événements touchent plus durement les enfants, déracinés de leur foyer, déscolarisés et éloignés de leurs amis, « De nombreux parents observent des problèmes de comportement chez leurs enfants, comme de la colère, de l’agressivité ou d’autres comportements troublants, ce qui accroît leur inquiétude », explique Amani Al Mashaqba, responsable des activités de santé mentale MSF dans le gouvernorat de la Bekaa. Les enfants ne sont cependant pas les seuls à avoir besoin d’un soutien en santé mentale. De nombreux patients de MSF déclarent se sentir dépassés et traumatisés, et expriment de profondes inquiétudes quant à leur avenir dans cet environnement instable.
La perte de membres de la famille et la douleur de la séparation due au déplacement aggravent encore leur détresse. Certains s’inquiètent de la gestion de problèmes de santé chroniques ou de la perte d’une année scolaire. Ces expériences douloureuses ont un impact significatif sur la santé mentale. « Cela affecte durement leur vie quotidienne, et beaucoup souffrent de troubles du sommeil ou de perte d’appétit », poursuit Amani Al Mashaqba.
Les équipes MSF fournissent notamment des premiers secours psychologiques et de la psychoéducation grâce à des cliniques mobiles. MSF a également lancé une ligne d’assistance téléphonique qui permet de s’entretenir gratuitement avec un psychologue, ce qui permet à ceux qui le souhaitent de recevoir des conseils sur la gestion du stress lié à la guerre ou au deuil.
« Cette ligne téléphonique nous permet d’atteindre les personnes qui ne peuvent pas accéder à nos services en personne, en particulier dans le sud du Liban, où les bombardements massifs et les restrictions de déplacement rendent les mouvements difficiles, explique Amani Al Mashaqba. C'est crucial durant une période d'instabilité, car de nombreuses personnes sont déplacées et ne peuvent pas accéder aux soins, notamment en raison du coût élevé des transports ou de la stigmatisation culturelle entourant la santé mentale. »