Au moins 300 personnes, y compris des femmes et des enfants, se sont présentées le 28 septembre à l'hôpital Donka peu après que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des milliers de manifestants réunis dans un stade.
Selon le personnel MSF présent à l'hôpital Donka, la plupart des blessés avaient reçu des blessures par balles ou par arme blanche. Quatre femmes ont également indiqué à l'équipe MSF qu'elles avaient été violées.
Les équipes de Médecins Sans Frontières présentes dans la ville ont fourni du matériel médical et de la nourriture aux hôpitaux et aux centres de santé et aidé à l'évacuation et au traitement des blessés.
Aujourd'hui, deux ambulances MSF aident encore au transfert d'autres blessés vers l'hôpital Donka. Par ailleurs, une équipe MSF travaillant dans le centre de santé de Matam a pris en charge 15 blessés, dont trois par balle.
MSF renforce actuellement ses équipes en Guinée et se prépare à intervenir en cas de nouvelles violences.
Ecouter le récit de Christine Jamet, chef de mission MSF en Guinée, enregistré le 29 septembre en fin de journée
"Dès le matin, entre sept heures et huit heures, nous avions pré-positionné du matériel médical sur plusieurs structures de santé de la ville.
Quand l'affrontement a débuté entre les forces d'intervention et les manifestants, nous avons concentré toutes nosinterventions sur les structures les plus proches de l'épicentre des violences : l'hôpital de Donka - l'hôpital universitaire de Donka - et le centre médical communal de Mattam.
Des équipes médicales ont pris en charge l'arrivée des blessés pour identifier ceux qui ont besoin de soins urgent, ceux qui peuvent attendre et ceux qui sont choqués.
Hier dans la journée, à peu près 300 blessés sont passés par la salle des urgences, donc de triage, de Donka. Un tiers avait été blessé suite à du matraquage et des coups, des chocs, etc. Peut-être une moitié était blessée par balle.
Je pense qu'on est tous, les humanitaires ou la population, extrêmement choqués par ce qui s'est passé hier, par la violence de ce qui s'est passé. On ne s'y attendait pas du tout, on pensait bien qu'il y aurait éventuellement quelques petits accrochages mais on ne pensait vraiment pas qu'il y aurait un tel déchaînement de violence. Tout le monde se demande bien ce qu'il va se passer par la suite.
Nous continuons à faire circuler des ambulances en ville sur les lieux qui n'étaient pas accessibles hier pour transporter les blessés qui n'auraient pas pu avoir la possibilité de rejoindre les structures médicales hier"