Haïti : Traitement et prévention pour contrôler le choléra

Une jeune patiente atteinte du choléra dans l\'hôpital du ministère de la santé à Saint Marc le 30 octobre 2010.
Une jeune patiente atteinte du choléra dans l\'hôpital du ministère de la santé à Saint-Marc, le 30 octobre 2010. © Spencer Platt/Getty Images

Lors d'une épidémie de choléra, mener de front la prise en charge des patients et les mesures de prévention est indispensable pour en stopper la propagation. Le choléra est une maladie simple à traiter à condition d'être pris en charge à temps.

Le choléra est une infection intestinale aiguë, transmise par l'ingestion d'eau contaminée par le bacille du choléra. La contamination est orale, d'origine fécale, transmise par l'eau de boisson ou des aliments souillés. Les symptômes (diarrhées liquides, vomissements) entrainent une déshydratation sévère et rapide pouvant entrainer la mort.

Sans une étude épidémiologique poussée, il est impossible de s'avancer sur l'origine, les causes et les spécificités de l'épidémie de choléra qui sévit actuellement dans l'Artibonite. MSF renforce actuellement ses équipes sur le terrain avec des spécialistes et des épidémiologistes pour surveiller l'évolution de l'épidémie et renforcer ses capacités de prise en charge.

Un traitement simple

Le traitement est simple et efficace à condition que les patients se rendent dans les plus brefs délais dans un centre de traitement du choléra. Pris en charge suffisamment tôt, la maladie peut être facilement traitée par réhydratation, orale dans les cas les plus simples ou en intraveineuse pour les cas sévères. Mélange de glucose et d'électrolytes (potassium et sodium par exemple), la solution utilisée permet de compenser les fluides perdus. En quelques jours les bactéries disparaissent et le patient est rétabli.

Des mesures de prévention indispensables

Rompre le cycle de transmission en mettant en place des mesures de prévention est la seule façon d'éviter la propagation de la pathologie : isolation des cas dans un centre de traitement du choléra (CTC), promotion des mesures d'hygiène, distribution de savons et d'eau potable en sont quelques éléments clefs.

La vaccination peut être une mesure préventive complémentaire dans certains cas. Il existe actuellement un vaccin pré-qualifié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Inoculé en deux doses administrées à deux semaines d'intervalle, sa protection immunologique n'opère que trois semaines après la première injection et son efficacité diminue après deux années. Des caractéristiques qui permettent de dire que, dans le cas particulier d'Haïti, la vaccination ne s'avérait pas être une initiative pertinente.

Le choléra dans le monde

On compte chaque année entre 3 et 5 millions de cas de choléra entrainant 100 000 à 120 000 décès. MSF a développé une expertise médicale de prise en charge et de traitement des malades du choléra et peut implanter un CTC en quelques jours, grâce à des kits choléra contenant les médicaments et le matériel nécessaires. Cette année, MSF a répondu à des épidémies de choléra au Cameroun, au Tchad, au Niger, au Nigeria en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Zambie.

Dossier spécial choléra Haïti

Consultez notre dossier consacré à l'épidémie de choléra en Haïti.

Notes

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