Le sofosbuvir constitue une avancée majeure dans le traitement contre l’hépatite C, avec des taux de guérison de plus de 90 % contre 50 % auparavant. Mais les conséquences du brevet sur le médicament sont parfois dramatiques. Face aux prix, certains pays décident de rationner et de définir des critères stricts d’accès aux médicaments, empêchant des milliers de personnes d’être correctement soignées. Imaginez la colère des patients en Europe à qui l’on explique que leur foie n’est pas encore suffisamment nécrosé pour qu’ils puissent bénéficier du traitement.
Peut-on parler ici d’un brevet injustifié ?
Un brevet est censé protéger une invention qui apporte à la connaissance et à la science, c’est la règle du système. Celui qui la découvre et la décrit obtient un monopole sur le marché pendant une durée de 20 ans. Il jouit de cet avantage énorme qui lui permet d’être le seul à pouvoir commercialiser le produit. Mais nous sommes confrontés à une multiplication effrénée du nombre de brevets sur des médicaments accordés trop facilement. C’est ce qui se passe avec le sofosbuvir. Et parce que Gilead a le brevet, il impose le prix de vente. Celui-ci va jusqu’à 43 000 € pour un traitement de 12 semaines au sofosbuvir en Europe, quand des études ont démontré que la fabrication du médicament coûte moins de 1 euro par comprimé. L’objectif de Gilead est la recherche du profit maximal, sans considération pour la santé des personnes.