Rosario* vient d’arriver au centre de santé de Nueva Capital, un quartier de la capitale hondurienne, Tegucigalpa. Quatre jours plus tôt, son mari a été assassiné. Elle a été ensuite violée devant ses enfants, âgés d’un à huit ans. La famille vivait à la périphérie de Tegucigalpa, dans une petite ville du département de Francisco Morazan. Elle s'était installée récemment à Nueva Capital, en raison du manque de services publics et de l'insécurité.
Le Honduras ne dispose d’aucun protocole de santé complet pour traiter les personnes qui, comme Rosario, sont victimes de violences sexuelles. En 2017, MSF et d'autres organisations ont remis au ministre de la Santé hondurien un projet de protocole de santé, qui n'a toujours pas été validé car la pilule contraceptive d'urgence reste interdite dans le pays.
Il s’agit pourtant d’une urgence médicale qui permet de prévenir les grossesses non désirées, dont celles résultant de violences sexuelles. Son interdiction dans la pays a un impact sur le nombre d’avortements à risque, de traumatismes et met la vie de milliers de femmes en danger.