Les viols, les agressions sexuelles, la stérilisation forcée, les mutilations génitales féminines ainsi que les abus et l'exploitation des corps sont autant d'actes de violences sexuelles qui bouleversent la vie de millions de personnes dans le monde. Les victimes sont généralement des femmes, des adolescentes ou des filles, mais il existe aussi une minorité de victimes hommes et jeunes garçons. En temps de guerre comme en temps de paix, les viols et autres formes d'abus sexuels sont utilisés comme moyens pour humilier, intimider, punir, contrôler ou blesser des personnes. Ils peuvent ainsi aisément devenir un instrument de terreur dans des contextes où les populations sont particulièrement vulnérables : sur la route de l'exil ou dans des camps de réfugiés, au sein de bidonvilles ou dans des régions d'instabilité en proie à l'extrême pauvreté. Les actes de violence sexuelle ont des conséquences graves sur la santé physique et reproductive des victimes, mais également sur leur santé mentale.
Souvent responsables de déchirures et de saignements des fistules vaginales ou anales, les relations sexuelles forcées augmentent les risques d'infections sexuellement transmissibles, en particulier celle du VIH. La prise en charge médicale de grossesses non désirées est également une conséquence des violences sexuelles. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les femmes qui ont subi des violences sexuelles sont deux fois plus susceptibles de se faire avorter, lorsqu'elles n'ont pas accès à des méthodes contraceptives en urgence. L'accès à une interruption volontaire de grossesse médicalisée reste cependant hors de portée d'un grand nombre de femmes et d'adolescentes (restrictions légales, prix élevé, distance à parcourir etc.), beaucoup d'entre elles s'orientant alors vers des pratiques d'avortement à risques. Les séquelles psychologiques liées aux traumatismes causés par les violences sexuelles sont immenses : besoin de se décharger émotionnellement, sentiment de honte, peur de récidive de la part de l'agresseur, crainte de la stigmatisation au sein de la communauté... Il est ainsi impérativement nécessaire que les victimes soient médicalement prises en charge dans un lieu sûr.
Court-métrage « Moteur d'espoir »
Dans la région minière de Sondela, en Afrique du Sud, MSF a mis en place un service d'ambulance composé de huit chauffeurs pour transporter les victimes de violences sexuelles, dont 90% sont des femmes, à la clinique MSF la plus proche, afin qu'elles puissent recevoir des soins d'urgence. En tant que « premiers intervenants » dans la chaîne de l'aide apportée aux victimes, ils reçoivent une formation aux premiers secours psychologiques.