URGENCE GAZA

Gaza : l’hôpital Nasser au bord de la rupture

Lire le communiqué

Fonds Régional Urgence Gaza

Chapo

Grâce à vous, nos équipes peuvent continuer d'agir pour sauver des vies dans la région de Gaza.

je donne au Fonds Régional d'Urgence Gaza

Il y a huit mois : la guerre de Gaza

Initiée le 27 décembre 2008 l'opération militaire israélienne "Plomb durci" s'est caractérisée par des raids et des bombardements aériens intensifs sur la bande de Gaza ainsi que par une offensive terrestre lancée le 3 janvier 2009. L'objectif dé
© Frederic Sautereau / Oeil Public

Initiée le 27 décembre 2008, l'opération militaire israélienne "Plomb durci" s'est caractérisée par des raids et des bombardements aériens intensifs sur la bande de Gaza, ainsi que par une offensive terrestre lancée le 3 janvier 2009. L'objectif déclaré d'Israël était de mettre fin aux tirs de roquettes vers le sud du territoire israélien et à l'approvisionnement du Hamas en armes, notamment en détruisant les centaines de tunnels creusés sous la frontière égyptienne. Après 22 jours d'offensive, la guerre de Gaza prend fin le 18 janvier 2009. Le bilan est lourd : 1 300 Palestiniens tués (900 civils dont 300 enfants) et environ 5 300 blessés.

Avant la guerre, les hôpitaux de la bande de Gaza étaient déjà à la limite de l'état d'urgence. Avec « Plomb durci », ils ont basculé dans une situation de crise.

Tout au long de la guerre, l'hôpital Shifa a été la structure sanitaire de référence vers laquelle se ruaient la plupart des ambulances. Les six blocs opératoires tournaient à plein régime, 24h sur 24h. Le personnel hospitalier de l'ensemble de la bande de Gaza était débordé, épuisé, mais a néanmoins parfaitement su et pu faire face à la situation. De fait, toute activité qui ne relevait pas alors de l'urgence vitale était différée. Conséquence : aujourd'hui, les listes d'attente pour des opérations de chirurgie spécialisée (notamment plastique et orthopédique à destination des blessés de la guerre) s'allongent.

Pendant la guerre, les autorités israéliennes ne fournissaient aucune des garanties de sécurité indispensables pour permettre aux travailleurs humanitaires de porter secours à une population civile qui se trouvait alors prise au piège, dans l'impossibilité de fuir.

L'espace humanitaire n'était pas respecté et des hôpitaux, des ambulances, des convois du Comité International de la Croix Rouge (CICR) ou des Nations Unies ont été la cible de tirs et/ou de bombardements... Par ailleurs, le cessez-le-feu quotidien unilatéralement décidé par l'armée israélienne n'en était pas vraiment un : à chaque tir de roquette palestinienne, l'armée israélienne répliquait. De plus, cette trêve journalière ne valait que pour la ville de Gaza et il était très difficile de porter secours aux blessés des alentours.

© Bruno Stevens /Cosmos

Les dégâts matériel consécutifs à la guerre ont été considérables. Immeubles, maisons et bâtiments publics mis à terre témoignent encore aujourd'hui de la violence de l'offensive israélienne.

Or l'embargo qui pèse depuis 2006 sur la bande de Gaza interdit - entre autres - toute entrée de matériel et d'équipements de reconstruction. Renforcé en octobre 2007 puis en janvier 2008, ce blocus limite aussi drastiquement l'approvisionnement alimentaire et médical. La fermeture et l'isolement sont complets, les Palestiniens n'ont pas le droit de sortir de la bande de Gaza et l'approvisionnement en carburant, eau potable et électricité reste aléatoire.

Fermeture et restrictions matérielles ont aggravé une situation déjà très détériorée, notamment dans le secteur sanitaire. Les conséquences économiques du blocus se font sentir sur l'accès aux soins et l'état de santé général de la population. Les limitations imposées aux importations et exportations affectent sérieusement les conditions de vie et le quotidien de la population. Pour survivre, la plupart des familles comptent sur le peu de production agricole locale ayant perduré après les bombardements massifs.

Actuellement, près de 45% de la population est au chômage ; 80% vit en dessous du seuil de pauvreté et 85% dépend totalement de l'aide humanitaire. Si la guerre de janvier dernier a fini de parachever ce qui était déjà un marasme économique et social, cette détérioration générale de la situation n'est cependant pas nouvelle et résulte du cumul depuis des années de plusieurs facteurs politiques (double conflits, grèves dans le secteur de la Santé...) et économiques.

À lire aussi