Iran : après les inondations, des soins médicaux dans le Lorestan

Une équipe MSF traverse un pont pour se rendre dans le village situé de l'autre côté de la rivière Kashkan. 2019. Iran.
Une équipe MSF traverse un pont pour se rendre dans le village situé de l'autre côté de la rivière Kashkan. 2019. Iran. © Sacha Petiot-Smigieski/MSF

Cela fait maintenant près de deux mois que des pluies torrentielles se sont abattues sur la région bordant la rivière Kashkan dans la province du Lorestan, dans l’ouest de l’Iran. Les équipes de Médecins Sans Frontières se sont rendues sur place pour assister les populations vulnérables.

Dans la ville de Pol-e-Dokhtar, la vie reprend un cours presque normal dans les quartiers sinistrés situés sur la rive droite de la rivière. La boue et les terres charriées par les eaux ont été en grande partie dégagées et la reconstruction de maisons et de commerces a démarré dans ce paysage dévasté. Des secours sont déployés et MSF apporte une aide aux populations sinistrées dans cinq villages situés au nord de la ville, en collaboration avec le ministère de la Santé.

Bien que des travaux soient effectués pour remettre en état les infrastructures, de gros dégâts restent visibles sur une centaine de kilomètres où des tronçons de routes et tous les principaux ponts ont été emportés par les eaux. Dans les quelques villages qui ont été le plus touchés, des habitants vivent sous des tentes et dépendent des distributions de nourriture et d’eau.

À quinze kilomètres au nord de Pol-e-Dokhtar, une équipe MSF qui transporte matériel médical et médicaments dans des sacs à dos marche sur une passerelle construite avec des cordages pour traverser la rivière Khashkan et se rendre au village de Paran Parvis. Une fois la rivière traversée, elle trouve un taxi et arrive au village après un trajet de vingt minutes. L’équipe s’installe pour travailler dans le poste de santé avec l’aide du personnel paramédical local.

Les équipes MSF chargent un taxi pour se rendre dans des villages isolés. 2019. Iran. 
 © Sacha Petiot-Smigieski/MSF
Les équipes MSF chargent un taxi pour se rendre dans des villages isolés. 2019. Iran.  © Sacha Petiot-Smigieski/MSF

Le village n’a certes pas subi de dégradations, mais les habitants sont complètement isolés car avec les ponts qui ont été détruits, ils sont maintenant coupés du réseau routier. De ce fait, le médecin ne peut pas venir du centre de santé le plus proche, comme il le faisait chaque semaine avant les inondations. En chemin, des enfants accueillent chaleureusement l’équipe MSF tandis que des patients commencent à se rassembler devant le poste de santé. Chaque semaine, l’équipe vient à Paran Parvis pour donner des consultations médicales et parmi elle, une sage-femme assure le suivi des femmes enceintes.

Depuis que les routes ont été détruites par les crues et les inondations, les habitants qui étaient déjà assez isolés dans cette région montagneuse ont encore plus de difficultés à se déplacer. Cela concerne principalement les personnes âgées. Dans d’autres villages, des familles n’ont plus de maison et ont perdu tous leurs biens, et elles n’ont plus les moyens d’aller quelque part pour se faire soigner. Les soins de santé que MSF dispense gratuitement sont donc bienvenus. Et beaucoup de patients sont à la fois étonnés et émus par cette solidarité qui franchit les frontières.

Le pont de Kyan Abad qui traverse la rivière Kashkan a été endommagé par les inondations. 2019. Iran. 
 © Sacha Petiot-Smigieski/MSF
Le pont de Kyan Abad qui traverse la rivière Kashkan a été endommagé par les inondations. 2019. Iran.  © Sacha Petiot-Smigieski/MSF

L’équipe voit un bon nombre de personnes âgées, en particulier de femmes, qui pour beaucoup souffrent de maladies chroniques comme l’hypertension et le diabète. Les autres personnes sont traitées principalement pour des infections respiratoires hautes et des douleurs. Par ailleurs la sage-femme est bien occupée avec de nombreuses femmes enceintes.

Depuis le 7 mai, une équipe mobile de MSF intervient dans cinq villages dont l’accès peut être difficile et prendre du temps. Pour se rendre dans les villages de Vareh Zard et Khersdar Softla, l’équipe emprunte une passerelle jetée au-dessus de la rivière. Plus en amont sur la rive droite de la rivière, le village de Baba Zyad a été détruit par les flots. Les restes du poste de santé sont recouverts de boue et de gravats. Les autorités locales ont mis en place des conteneurs pour remplacer le poste de santé et une école qui a été aussi détruite. Mais elles n’ont pas le personnel qualifié et les médicaments de base nécessaires. MSF a donc déployé une équipe qui officie dans un conteneur pour offrir un accès aux soins médicaux aux personnes déplacées vivant sous des tentes.

Alors que la situation générale s’améliore, certaines populations restent vulnérables tandis que d’autres sont encore privées d’accès aux services de santé habituels. L’équipe MSF est déterminée à continuer à apporter une aide durant cette phase de transition et évalue les besoins éventuels dans la région.

 

Notes

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