A Bam, ce qui
reste de la ville a été divisé en 13 secteurs. Chacun d'eux est sous le
contrôle du ministère de la Santé iranien, qui a mis en place des
dispensaires, fixes ou mobiles, et assure, en collaboration avec de
nombreuses ONG, le maintien de l'hygiène et de la sanitation. La
situation actuelle à Bam n'est plus une situation de crise : on compte
près de 60 organisations d'aide (internationales et iraniennes) pour
une population estimée à 72.000 personnes. La vaccination a été assurée
(rougeole, polio et rubéole) et on ne note aucun signe annonciateur
d'épidémie. Les deux hôpitaux de 250 lits chacun sont fonctionnels et
l'électricité ainsi que l'eau courante ont été rétablies dans toute la
ville.
L'équipe
de MSF est composée de 6 expatriés (un médecin, une infirmière, deux
logisticiens et deux psychologues) et de 36 iraniens (médecins,
infirmières, sage-femme et logisticiens). Ils interviennent auprès des
1.712 personnes, désormais sans-abri, du camp du Bafia ainsi que dans
le secteur de Baharavat (10.449 personnes). Aux soins de santé primaire
et à l'activité de logistique (installation de latrines et de douches)
s'est ajouté depuis plusieurs semaines un programme de soins
psychologiques.
Silvia et Claudio, psychologues, nous racontent la mise en place de ce programme à Bafia et à Baharavat :
"les
deux premières semaines, nous avons surtout évalué et réagi aux besoins
psychologiques les plus urgents parmi la population sinistrée. Nous
sommes arrivés une semaine après le séisme, la détresse des survivants
était alors à son paroxysme. Aujourd'hui, les gens parlent toujours
beaucoup des conséquences que le tremblement de terre a eu dans leur
vie. Tous les jours, nous leur rendons visite, tente par tente,
discutons avec eux, organisons des débriefings de groupe...
Malheureusement,
l'accès aux patients a été difficile au début de notre intervention.
Par méconnaissance, les autorités iraniennes étaient contre notre
action. Nous avons donc cherché à leur montrer que nous pouvions
collaborer avec eux. Après deux longues semaines, nous avons enfin pu
intervenir de manière opérationnelle. Aussitôt la confiance du
ministère de la Santé acquise, nous sommes passés à l'action !"
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Le témoignage de Silvia dans le camp de Bafia
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Le témoignage de Claudio à Baharavat