La section française de MSF expulsée du Darfour

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Le 5 mars 2009, les autorités soudanaises nous ont annoncé leur décision d'expulser la section française de MSF. Nos réactions à cette décision : communiqué de presse, interview audio de Khartoum et du président international de MSF.

Entretien audio avec Thierry Durand, directeur des Opérations de la section française de MSF, en direct de Khartoum -  5 mars 2009

"MSF proteste avec la plus grande vigueur contre cette expulsion, entraînant l'arrêt forcé de programmes médicaux indispensables. L'action humanitaire et les populations du Darfour sont pris en otage d'agenda politique."

Script de l'interview de Thierry Durand

Ce matin, les personnes du gouvernement sont venues dans notre bureau nous remettre la lettre d'expulsion du pays pour la section française et donc immédiatement, ils ont souhaité procéder à l'inventaire des biens matériels, du coffre fort, du compte en banque. Bon ça se passe sans violences mais voilà tout le monde doit rentrer, tout le monde doit partir le plus vite possible, on a à peine l'autorisation de venir pour payer les salaires demain. C'est une expulsion. En catastrophe, sans explications.

Il y a une radicalisation extrême du régime suite à ce mandat d'arrêt contre le président Béchir. Maintenant, ça fait 13 organisations internationales qui sont expulsées, je ne dirais pas manu militari mais quasiment. C'est à dire que c'est l'ensemble de l'opération de secours au Darfour, et dans le nord du Soudan, qui est interrompue. C'est une catastrophe. Une catastrophe.

Combien de personnes vont être concernées par l'arrêt des activités des sections française et néerlandaise de MSF ?

A Zalingei plus de 100 000 déplacés, et 30 000 résidents, Niertiti 40 000 déplacés, pour Kalma 90 000. Bon au delà de MSF c'est tous les secours qui sont en péril, que le gouvernement a décidé d'arrêter. Qu'est ce qui va se passer au niveau des populations ? Certainement des morts, des déplacements... Je ne sais pas. Au gouvernement soudanais d'assumer, qu'il vaccine la population, sa population. Nous, on ne peut plus rien faire.

Quel est le sentiment au sein des équipes ?

L'effarement, le plus total, le désarroi l'impuissance, une forme de résignation aussi. Voilà, aucun recours aucune discutions possible, aucune explication donnée : voilà, c'est une brutalité extrême.

Notes

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