Un nouveau médicament contre la trypanosomiase africaine, communément appelée maladie du sommeil, vient d'être mis sur le marché.
Le NECT (Nifurtimox-Eflornithine Combination Therapy) est le premier nouveau médicament depuis 25 ans. Il devrait permettre de réduire de moitié le prix du traitement et d'alléger de manière conséquente la charge de travail incombant au personnel médical.
La maladie du sommeil représente une menace pour près de 60 millions de personnes réparties dans 36 pays d'Afrique sub-saharienne. Transmise aux humains par une piqûre de la mouche tsé-tsé, cette maladie tropicale s'avère fatale sans traitement.
En 2008, MSF a soigné près de 1900 personnes. Jacqueline Tong, de MSF explique : « Jusqu'à maintenant, des patients mourraient à cause de traitement obsolète et toxique comme le mélarsoprol. Donc nous attendons avec impatience de pouvoir utiliser ce nouveau médicament, plus sûr et moins compliqué à administrer. Nous pourrons ainsi éviter que cette maladie soit fatale à tant de personnes. »
En mai 2009, le NECT a été ajouté à la liste des médicaments essentiels de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Cette nouvelle combinaison permet de réduire considérablement le nombre d'injections et le temps d'hospitalisation.
Jusqu'alors, le personnel de santé disposait soit d'un traitement très toxique, à base d'arsenic, tuant environ 5% des patients, soit d'un traitement contraignant, administré sous forme de perfusions plusieurs fois par jour.
La mise au point de ce médicament est le fait d'une collaboration de six ans entre la DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative) et différentes entités, comme MSF, Epicentre, l'Institut Tropical Suisse, le programme national de la République Démocratique du Congo (RDC), avec le support de l'OMS.
« Grâce à un partenariat innovant entre médicaux, chercheurs, industriels, spécialistes, un nouveau traitement est aujourd'hui disponible pour la prise en charge d'une des maladies les plus négligées d'Afrique. Cette nouvelle thérapie est non seulement mieux adaptée aux besoins des patients vivant dans des zones difficiles d'accès, mais elle permet également de réduire les coûts des médicaments, d'hospitalisation et de transport », explique Bernard Pécoul, Directeur du DNDi.