Depuis leur introduction au cours des années 70, les antibiotiques ont considérablement réduit le nombre de décès dus aux maladies infectieuses. Cependant, en raison de la surutilisation et de la mauvaise utilisation de ces agents, de nombreux micro-organismes sont devenus résistants aux antibiotiques.
Alors que le problème de la résistance antibactérienne est reconnu comme une menace majeure à l'échelle mondiale, de nombreuses régions où MSF travaille sont particulièrement touchées. Dans ces contextes, les infections bactériennes invasives continuent d'être les principales causes de morbidité et de mortalité, en partie parce que les capacités de diagnostic des laboratoires dans les milieux à ressources limitées et d’urgence sont limitées par des problèmes d'infrastructure, de logistique, de matériel, de performance et de disponibilité de personnel qualifié. Pour ces raisons, peu de projets MSF ont accès à des laboratoires de bactériologie clinique.
Aujourd'hui, la revue Lancet Infectious Diseases publie un article écrit par MSF et l'Institut de Médecine Tropicale (Ombelet, Ronat et al., 2018) décrivant pourquoi les laboratoires de bactériologie clinique conventionnelle sont mal adaptés aux contraintes des pays aux ressources limitées et aux situations d'urgence et met en lumière le besoin de développer des techniques et des équipements de laboratoire adaptés.
C'est là qu'intervient le « Mini-lab » : MSF travaille actuellement sur le développement d’un laboratoire de bactériologie clinique à petite échelle, autonome, transportable, permettant des diagnostics de qualité, et qui pourra être facilement utilisé par des non-spécialistes (suite à une brève formation). Le « Mini-lab » sera accessible à un coût abordable et devrait être disponible d'ici mi-2020 pour les projets au sein de MSF.