Afin d'assurer un traitement adapté pour chaque patient et d'utiliser les antibiotiques de manière plus raisonnée, MSF met en place des laboratoires de microbiologie pour soigner au mieux les populations vulnérables (blessés de guerre, enfants malnutris, patients atteints par le VIH/Sida, etc.) affectées par des infections bactériennes. Dans le laboratoire microbiologique de l'hôpital MSF d'Aden au Yémen par exemple, les techniciens de laboratoire analysent les échantillons prélevés sur les patients pour identifier les résistances aux antibiotiques parmi les autres types de bactéries courantes. Cela permet de choisir le meilleur médicament et de faciliter le processus de traitement des infections.
« Le laboratoire de microbiologie de l'hôpital d'Aden reçoit des échantillons de sang, d'urine, de tissus osseux et de liquides de la colonne vertébrale. Nous analysons les échantillons en testant leur résistance aux antibiotiques. Puis, nous partageons les résultats avec les médecins qui suivent le cas. »
Emad Saif, technicien dans le laboratoire de microbiologie de MSF à Aden
MSF a également décidé de développer un laboratoire portable, le Mini Lab, présentant toutes les fonctionnalités d'un laboratoire classique, mais adapté aux conditions dans lesquelles elle intervient. Ce laboratoire en kit permettra donc, à terme, de contribuer à la lutte contre l’antibiorésistance en testant les bactéries responsables des pathologies que les équipes rencontrent.
La Fondation MSF développe aussi une application gratuite pour smartphone, AntibioGO, conçue pour aider les médecins et les cliniciens à diagnostiquer la résistance aux antibiotiques dans les milieux à faibles ressources. Cette application utilise le traitement de l’image et l’intelligence artificielle pour faciliter l’interprétation des tests qui mesurent la résistance aux antibiotiques. Plus spécifiquement, l’application, disponible hors ligne, permettra au personnel MSF ainsi qu’à d’autres professionnels de santé, non spécialisés dans la résistance aux antibiotiques, d’analyser les images d’antibiogrammes à l’aide d’un smartphone ou d’une tablette, et de décider du traitement le plus adapté à chaque patient.