Protéger et accompagner les mineurs non accompagnés
Selon la loi française et la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), dont la France est signataire, les personnes se déclarant mineures et isolées doivent être considérées comme des enfants en danger et protégées comme telles. Ils doivent ainsi bénéficier d’un hébergement adapté à leur vulnérabilité ainsi que d’un accompagnement éducatif, sanitaire et social, et ce quelle que soit leur nationalité.
Pourtant, depuis des années, de nombreux mineurs se retrouvent privés de protection et n’ont d’autre alternative que de vivre dans la rue, exposés aux violences et à la précarité. En 2023, le Comité des droits de l'enfant des Nations Unies a pointé du doigt les manquements de la France en la matière et l’a rappelée à ses obligations.
Depuis 2017, MSF apporte une aide médicale, psychologique, juridique et sociale aux mineurs non accompagnés (MNA) en Île-de-France, à Marseille et à Calais. Nos équipes sont témoins de leur exclusion, de la négligence, des violences et des traumatismes qu’ils subissent. En 2019, nos psychologues et ceux du Comede ont alerté sur les conséquences de l’exil et de la politique de non-accueil de la France sur la santé mentale d’un nombre important de mineurs non accompagnés qui ne sont pas pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. En plus de majorer les pathologies psychiques préexistantes, les conditions de vie précaires des MNA favorisent l'apparition de nouveaux troubles.
MSF appelle les autorités françaises à garantir aux mineurs non accompagnés l’accès immédiat et inconditionnel à une protection au titre de l’aide sociale à l’enfance et le respect du droit universel à la santé. MSF appelle la France à respecter le principe de présomption de minorité et d’intérêt supérieur de l’enfant jusqu’à ce qu’une décision judiciaire ait lieu. MSF demande également à modifier les conditions d’accueil et d’insertion des MNA en recours, dans l’objectif de mettre fin à la maltraitance institutionnelle dont ils font l’objet.