En Eswatini, pays situé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique qui présente le taux de prévalence du VIH le plus élevé au monde, les équipes MSF proposent des auto-tests oraux pour le VIH dans le cadre d’un programme de prévention et de traitement du VIH et de la tuberculose. Des investissements conséquents ont été effectués à l’échelle du pays pour établir des services complets de lutte contre le virus. Ceux-ci ont permis de réduire la transmission, mais le VIH reste l’objet d’importantes stigmatisations souvent associées à des inégalités sociales.
L’auto-test, dont les résultats sont disponibles en 20 minutes, permet aux femmes de connaître leur statut sérologique et de reprendre le contrôle sur leur propre santé. Elles peuvent s’auto-dépister de manière fiable une fois par mois chez elles et peuvent également prendre une prophylaxie pré-exposition (PrEP), tout en encourageant leur entourage à s’auto-tester.
Réduire les risques grâce aux éducateurs pairs
Au Malawi, les travailleuses du sexe présentent des taux élevés de VIH et d’infections sexuellement transmissibles. Elles sont aussi victimes de violences sexuelles et sexistes, et font face à d’importants obstacles dans leur accès aux soins. Comme dans d’autres régions du monde, elles sont désavantagées par leur statut social et économique précaire, les discriminations et la criminalisation de leur activité.
Certaines ont rejoint le projet de santé sexuelle et reproductive, de lutte contre le VIH et la tuberculose mené par MSF entre 2014 et 2020 pour être formées en tant qu’éducatrices paires et agentes de santé communautaires. Elles facilitent ainsi l’auto-dépistage par le biais des tests à domicile pour le VIH et d’autres maladies et l’auto-gestion, notamment la prévention de grossesses non désirées après une relation non protégée ou des violences sexuelles. Ces opérations ont permis aux travailleuses du sexe de bénéficier d’un accès confidentiel aux informations, aux soins et à d’autres formes de soutien auprès de femmes qui comprenaient leurs difficultés.
Autre avancée, celle de l’auto-prélèvement : sans un meilleur accès à la prévention du cancer du col de l’utérus, la mortalité précoce des femmes dans les pays à forte prévalence comme le Zimbabwe reste élevée. L’année dernière, dans le district de Gutu, le programme MSF de prévention et de traitement précoce du cancer du col de l’utérus, mené en collaboration avec le ministère de la Santé et des Soins à l’enfance zimbabwéen, a servi de tremplin à un essai comparant l’auto-prélèvement pour le test du papillomavirus humain à celui effectué par un infirmier.
L’essai a montré que le prélèvement pouvait être effectué de manière aussi efficace par les infirmiers et par les patientes, ce qui permet d’améliorer l’accès au diagnostic pour les femmes qui ne peuvent pas consulter de professionnels de santé ni se rendre dans une clinique.