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Prise en charge des adolescents atteints de VIH/Sida à Chiradzulu, au Malawi. Juillet 2017
© Luca Sola
Opération

Malawi : prise en charge intégrée des personnes affectées par le VIH/Sida

1 janvier 2024

Médecins Sans Frontières soutient les activités de prise en charge des personnes affectées par le  VIH/Sida au Malawi depuis 1997. 

Nos équipes travaillent dans le district de Chiradzulu et celui de Nsanje, ainsi que dans les prisons centrales de Maula et Chichiri.

5 minutes pour comprendre : pourquoi meurt-on encore du VIH en 2017

Avec la généralisation des traitements antirétroviraux, le VIH est devenu une infection chronique avec laquelle on peut vivre longtemps et en relative bonne santé. La situation n’a donc plus rien à voir avec les cris d’alarme qu’on poussait il y a 15 ans. On a donc tendance à croire qu’aujourd’hui tout va bien, or ce n’est pas ce que nos équipes constatent sur nos terrains d’intervention. Si d’énormes progrès ont été réalisés dans la prise en charge du VIH, de nombreux patients séropositifs meurent encore, en Afrique notamment, comme avant l’introduction des antirétroviraux.

Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?

Au Malawi on compte près de 1 million de personnes contaminées par le VIH/Sida, soit 9,2 % des adultes de 15 à 49 ans (ONUSIDA, 2016), un nombre en baisse significative depuis une quinzaine d’années. Certaines régions ou catégories socio-professionnelles sont toutefois plus largement touchées, comme les travailleurs du sexe, les chauffeurs routiers, les ouvriers agricoles, les policiers, les enseignants, les pêcheurs et les commerçants frontaliers. Dans le district de Chiradzulu, le taux de contamination était de 17 % en 2013, selon une étude menée par Epicentre, le ministère de la Santé et MSF.

Notre intervention

Depuis 1997, Médecins Sans Frontières contribue à améliorer la prise en charge des patients atteints de VIH/Sida en lien avec le ministère de la Santé. 

Cette collaboration a permis de décentraliser les soins vers des services locaux, de simplifier les protocoles de soins et de déléguer le traitement (initiation et suivi) à du personnel médical local.  

Médecins Sans Frontières introduit progressivement les antirétroviraux (ARV) en 2001 au Malawi, dans le district de Chiradzulu. Quinze ans plus tard, en 2016 plus de 30 000 patients étaient mis sous traitement. 

L’étude CHIPS (Chiradzulu HIV Impact in Population Study), réalisée par Epicentre, le ministère de la Santé et MSF, en 2013, montre des résultats encourageants dans cette région. Parmi la totalité des gens contaminées par le VIH, 77,7 % avait déjà été diagnostiqués et 73,4 % étaient sous traitement. Plus significatif encore, 91 % des patients sous ARV avaient une charge virale indétectable. 

En 2018, MSF a terminé un processus de transfert au ministère des patients stables et des cas moins complexes.  Les équipes de MSF se concentrent maintenant sur des groupes difficiles à atteindre, notamment les adolescents séropositifs, ainsi que sur les patients en échec thérapeutique, qui ont besoin d’un traitement de deuxième ou troisième intention.

En 2013, Médecins Sans Frontières a mis en place des outils de diagnostic décentralisés pour améliorer l’accès aux tests de charge virale dans cinq centres de santé du district.

Afin d’atteindre les jeunes, plus difficiles à sensibiliser, souffrant de la peur de la stigmatisation, et pour les faire adhérer aux parcours de soins, les Saturday Teen Clubs ont été mis en place. Le but est de favoriser cette adhésion aux parcours de soins en rassemblant toutes les activités médicales au même endroit : la distribution des médicaments, les consultations, l’échange avec d’autres patients. Des animations et activités sont également proposées pour rendre les soins moins excluants. 

A Nsanje, l’équipe du district manque cruellement de moyens. Médecins Sans Frontières soutient un programme VIH et tuberculose totalement décentralisé, qui inclut les nourrissons qui viennent d’être diagnostiqués séropositifs. Médecins Sans Frontières soutient aussi la prise en charge des cas avancés de VIH dans l’hôpital de district.

Enfin, dans les prisons centrales de Maula et Chichiri, où Médecins Sans Frontières dispense des soins primaires et des traitements contre le VIH et la TB, 97% des détenus ont fait le test de dépistage du VIH en 2016. Parmi ceux qui ont été diagnostiqués positifs, 94% ont été mis sous traitement et 93% ont atteint une charge virale indétectable. Médecins Sans Frontières a étendu ses services à deux prisons de district, où les détenus ont moins accès aux soins de santé.

Notes