Chaque jour, les enfants de Guhdar lui demandent pourquoi ils sont venus en Grèce, le suppliant de retourner en Irak. Il doit alors leur expliquer qu’ils ne peuvent pas rentrer chez eux parce qu’il y a reçu des menaces de mort. « Toutes mes options sont mauvaises », confesse-t-il.
Même maintenant qu’ils sont en sécurité en Grèce, il s’inquiète pour le bien-être de ses enfants.
Son fils de 18 ans, qui est asthmatique, vit avec un terrible traumatisme psychologique. « Le mois dernier, il s’est ouvert les veines avec un couteau en disant : « Père, je ne veux pas vivre ici », se souvient Guhdar.
« Morte à l’intérieur »
Tandis que certaines familles s’inquiètent pour leurs enfants, d’autres, qui sont séparés de leurs proches par le conflit et la crise des réfugiés, traversent aussi des moments très difficiles.
Parmi eux, Samira, une femme palestino-syrienne dont le mari et la fille vivent toujours à Damas, et dont les autres enfants vivent en Allemagne et en Suède.
« Ce n’est pas ce qui était prévu, nous devions tous arriver ensemble. Mais depuis quatre mois, je suis bloquée, seule, sur l’île de Samos », explique cette femme de 50 ans, en serrant ses mains d’anxiété.