Des associations débordées
Une grande partie de la population n’est plus en mesure de payer pour des soins médicaux privés, et il y a une augmentation frappante du nombre de personnes qui comptent désormais sur l’aide humanitaire pour avoir accès à des services de santé. De plus en plus de gens se présentent dans les cliniques MSF à la recherche de services médicaux gratuits. Certains demandent même aux équipes MSF de l'aide pour trouver de la nourriture.
Dans la vallée de la Bekaa, MSF offre des soins de santé reproductive, de santé mentale, ainsi qu’un suivi pour les patients souffrant de maladies chroniques. Le nombre de personnes suivies par MSF a augmenté de 60 % depuis janvier 2020. « Dans cette région, nous offrons désormais des soins à 3 500 patients qui nécessitent un suivi de long terme, explique Céline Urbain, coordinatrice de projet pour MSF. Cette augmentation est alarmante : d’un côté, cela témoigne des difficultés que rencontrent les populations, libanaises ou non (de nombreux réfugiés syriens sont installés dans la Bekaa), et de l’autre, nous commençons à atteindre nos limites et cela pourrait avoir une incidence sur la qualité des soins. »
Il y a quelques mois, des femmes enceintes faisaient la queue pour accéder à la structure MSF dédiée aux soins de santé maternels, installée dans le sud de Beyrouth. Elles attendaient des heures pour être admises et recevoir une consultation. Les équipes MSF ont été contraintes de mettre en place une évaluation socio-économique pour savoir lesquelles de ces femmes devaient être suivies prioritairement. « Le fait de pouvoir aider les plus vulnérables, qui n’ont pas d’autres options pour être prises en charge pendant leur maternité, est évidemment positif. Malheureusement, nous sommes contraints de faire des choix, dans un contexte de très forte augmentation du nombre de personnes qui se présentent pour recevoir des soins. », ajoute Joanna Dibiasi.