Dans cette ville isolée du Nord-Liban, située à proximité de la frontière syrienne, les équipes MSF ont recueilli de nombreux témoignages similaires au cours des deux dernières semaines. Elles ont constaté un nombre croissant de rendez-vous manqués dans leurs cliniques : leurs patients avaient peur d'être expulsés en franchissant l’un des points de contrôle qui mènent au centre de santé.
D’autre part, ce climat de peur a un impact sur les capacités des équipes MSF à orienter les cas urgents vers des hôpitaux adaptés. « Un de nos patients, qui avait besoin de soins médicaux urgents, a refusé d'être transféré vers un hôpital par peur d’être expulsé, sachant qu'il n'était pas enregistré comme réfugié », explique le Dr Marcelo Fernandez, chef de mission MSF au Liban.
Les récentes mesures prises par le gouvernement libanais à l’encontre des réfugiés syriens ont entraîné une vague de confiscation de leurs moyens de locomotion, qu’il s’agisse de voitures ou de motos. Or, ces véhicules étaient souvent le seul moyen de transport abordable à leur disposition dans un pays touché par une forte crise économique. « J'avais l'habitude d'utiliser ma moto pour me rendre à la clinique, explique Mahmoud*, 56 ans, suivi par MSF à Arsal. Mais la récente réglementation nous interdit d'utiliser ce type de véhicule, alors je dois maintenant faire le trajet à pied. »