Environ 1 350 personnes atteintes de troubles mentaux ou d'épilepsie sont suivies et traitées dans cinq établissements de santé de Monrovia ainsi que dans d'autres régions du comté de Montserrado.
« Les troubles mentaux touchent chaque année environ 2 à 3% de la population, explique le Dr Gregory Keane, conseiller en santé mentale de MSF. Les personnes atteintes de psychose non traitée, de dépression grave ou d'autres troubles sévères peuvent avoir des difficultés à gérer leur vie quotidienne. Les familles ne savent pas comment réagir lorsqu’aucun traitement médical n'est disponible. »
Au cours des 30 dernières années, les Libériens ont connu deux guerres civiles et une épidémie d'Ebola qui ont coûté la vie à des milliers de personnes dans la région, notamment parmi le personnel médical. Le pays dispose de services médicaux limités pour les personnes souffrant de troubles mentaux, avec un seul hôpital psychiatrique.
En collaboration avec le ministère de la Santé, MSF soutient neuf professionnels en santé mentale dans des centres de soins de santé primaires à Bensonville, Bromley, Clara Town, Pipeline et West Point. Après une formation de six mois, ils évaluent les patients et assurent leur traitement avec le soutien continu d’un psychiatre de MSF, Hassan Nasser, et d’un psychologue, Saima Zai.
« Il est extrêmement important d'aider les membres de la famille à surmonter la stigmatisation sociale et à éviter des pratiques préjudiciables », explique Nasser.
« J'ai vu des personnes enchaînées ou enfermées à la maison à cause de cette forte stigmatisation ou de la peur d'un comportement agressif. Mais quand les gens acceptent qu'il s'agit d’un problème de santé avant tout, et que nous les traitons, ils sont mieux insérés et peuvent avoir une vie normale dans leurs communautés. »