Comme dans de nombreux pays, les idées reçues entourant l’épilepsie sont multiples au Liberia. « On grandit en pensant que lorsque vous touchez une personne épileptique, vous risquez d’attraper la maladie », déplore Annie*, la sœur aînée de Mary. La vie scolaire de cette dernière a été durement affectée par sa maladie. Les enfants se moquaient d’elle à l’école, notamment à cause de ses blessures apparentes, causées par ses chutes. « J’entendais les autres élèves en discuter en classe et je me sentais mal. Ils disaient que je ne devrais pas manger avec eux, explique Mary. Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien d’un ami proche qui me défendait. »
Annie et sa famille ont essayé de comprendre ce qui arrivait à Mary. L’apparition soudaine des symptômes peut contribuer à la croyance selon laquelle la maladie est le fait d’un sort et les membres de la famille se demandaient qui pouvait leur en vouloir. Annie hésitait à demander de l’aide à l’église, car elle ne savait pas ce que la communauté pourrait faire pour elle, et elle avait conscience qu’amener Mary à l’hôpital coûterait beaucoup trop d’argent. Puis, le mari d’Annie s’est souvenu avoir entendu parler de la clinique que Médecins Sans Frontières gère en collaboration avec le ministère de la Santé à Westpoint, un quartier de Monrovia.