« Il s'agit de personnes âgées et de personnes handicapées, donc elles présentent souvent des maladies sous-jacentes ou des complications, explique le Dr Hontariev. Elles souffrent d'hypertension, de maladies cardiaques, de diabète. Nombre d'entre elles viennent nous voir pour des maladies respiratoires, parce qu'elles sont restées longtemps dans les sous-sols pendant les bombardements ». L'histoire d'un autre patient l'a beaucoup marqué : « Cet homme était dans la rue lorsque l'attaque a commencé, raconte-t-il. Il s'est réfugié dans le sous-sol de la maison de quelqu'un d'autre et a dû y rester deux semaines avant de pouvoir évacuer. Il n’a pu manger que des légumes en conserve qui se trouvaient dans cette cave. Il est arrivé chez nous avec une pneumonie bilatérale ».
La Dr Violieta Kozhukhovska, une psychologue qui travaille avec l'équipe de la clinique mobile de MSF, intervient auprès de ces patients. « La plupart des patients évacués, dit-elle, sont maintenant dans un état de stress aigu». Comme cet homme dont le fils a disparu et qui n’arrive pas contacter sa sœur : « Son téléphone a brûlé dans l'explosion de sa maison et il ne se souvient pas de son numéro. Je lui ai conseillé d'essayer de la retrouver par le biais des réseaux sociaux ».
« À ce stade, la tâche d'un psychologue consiste à intervenir en cas de crise, continue-t-elle, c'est-à-dire à écouter sans poser de questions inutiles afin de ne pas traumatiser à nouveau les patients. Il est important qu’ils puissent se retrouver et s’exprimer dans un endroit calme et sécure ».
Le centre de transit de Pavlohrad est ouvert depuis août 2024, lorsque la ligne de front s'est approchée de Pokrovsk. Plusieurs organisations humanitaires y accueillent des personnes fuyant la région de Donetsk et leur fournissent des services juridiques, médicaux et sociaux. La clinique mobile de MSF y opère chaque semaine.