« Chercher de l’eau, c’est la première chose que je dois faire en me levant, continue Claudine en rangeant ses affaires. Nous n’avons pas de puits dans notre village, alors parfois je dois marcher toute la journée », conclue-t-elle avant de se remettre en marche. Elle espère retourner dans son village avant la nuit afin d’éviter de croiser en chemin les dahalos, ces voleurs de zébus du Grand Sud de Madagascar qui pillent et violent.
Comme elle, les femmes et les jeunes filles des villages isolés et enclavés doivent marcher de longues heures, parfois toute une journée, sous un soleil de plomb, pour remplir un bidon d’eau de 20 litres qu’elles portent sur leur tête. Quelques litres suffisent pour se laver, boire et cuisiner pendant trois jours. Une quantité très éloignée des standards, qui préconisent un minimum de 20 litres d’eau par jour et par personne pour satisfaire les besoins vitaux.
Dans ces conditions extrêmes, chaque goutte d’eau est précieusement gardée. « Nous conservons dans le tronc l’eau de pluie qui est tombée hier » explique Sahondra, en tenant l’échelle de son mari qui escalade un baobab. Ce géant, endémique dans la région, est évidé pour servir de réservoir d’eau de pluie.