Entre janvier et octobre 2020, 56 villages de la région, enclavés ou difficiles d’accès, ont été visités par les équipes de MSF. « Dans l’un des villages situé à 60 km de Bandiagara, il n’y a pas de camp de déplacés. Les personnes qui ont fui les violences vivent dans des salles de classe ou ont été accueillies par des familles, témoigne Ibrahim M., assistant coordinateur de projet MSF au Mali. D’autres vivent tout simplement dans les champs ou dans des grottes et dorment à la belle étoile. »
Les personnes déplacées ont tout perdu et vivent dans des conditions extrêmement difficiles, luttant au quotidien pour trouver de la nourriture, de l’eau potable ou un abri. Les équipes de MSF tentent d’identifier et d’accompagner quotidiennement les plus vulnérables, dont les enfants et les femmes isolées, ainsi que les personnes âgées.
Les familles qui les accueillent, comme celle d’A.O., paysan qui a recueilli une trentaine de personnes chez lui, font au mieux pour les aider. « Il y a trois mois, 35 déplacés sont arrivés chez nous. La nourriture manquait avant qu’ils ne viennent, mais nous faisons tout pour ne pas les abandonner. Héberger 30 personnes supplémentaires, c’est compliqué, six à sept personnes dorment sur la même natte, et les femmes se regroupent dans la même chambre. Quand il pleut, beaucoup de gens passent la nuit dehors, debout, parce qu’il n’y a pas assez de place pour tout le monde. »