En quoi consiste le projet de MSF à Marseille ?
Aujourd’hui, MSF héberge 20 mineurs non accompagnés qui n’ont pas été reconnus comme tels à la suite d’une évaluation conduite par le conseil départemental des Bouches-du-Rhône et qui ont saisi le juge des enfants pour contester cette décision.
En collaboration avec les Avocats du Barreau de Marseille et les collectifs de citoyens solidaires, nous accompagnons ces jeunes tout au long de cette procédure. MSF prend en charge ceux qui ont été identifiés comme très vulnérables, notamment ceux atteints d’une pathologie somatique, comme la tuberculose ou l’hépatite B, ou psychique, comme les troubles psycho-traumatiques sévères ou les psychoses.
Nous mettons l’accent sur la prise en charge médicale dans un environnement rassurant et priorisons l’accès à la scolarité. En effet, l’inscription à l’école ou à une formation qualifiante offre à ces jeunes une opportunité de se construire un avenir, de s’intégrer rapidement dans la société et contribue également à accélérer la réparation des blessures invisibles, causées par la rupture avec le pays d’origine et la famille, l’isolement, l’exil et la survie à la rue.
La particularité de notre approche est l’accompagnement pluridisciplinaire. Chaque jeune est suivi par une équipe composée de différents professionnels (infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux) qui examine les difficultés du jeune et œuvre pour le soutenir dans ce parcours du combattant, tout en lui offrant l’opportunité de se reconstruire dans un environnement sécurisant et bienveillant.
Toutefois, ce dispositif d’hébergement ne bénéficie qu’à un nombre restreint de jeunes. La plupart sont en effet hébergés dans des lieux de vie alternatifs supervisés par des collectifs solidaires. MSF intervient dans ces lieux pour leur apporter une aide médicale à travers des permanences de santé qui ont pour but de guider les jeunes dans leurs parcours de soins.
Malgré le fait que tout semble être mis en œuvre pour rendre extrêmement difficile l’accès d’une majorité de ces jeunes à une protection, nos efforts portent leurs fruits : à la fin de la procédure en reconnaissance de minorité, près de 80% des jeunes font finalement l’objet d’une mesure de protection temporaire ou permanente.