Malgré les efforts des équipes MSF pour trouver des solutions face aux restrictions de circulation, désormais seuls les agents de santé communautaires MSF, recrutés localement, ont accès aux patients. L’accès des organisations humanitaires à l’État de Rakhine a toujours été méticuleusement contrôlé, mais la poursuite des blocages actuels aurait un impact catastrophique sur la santé des populations.
« Avant la reprise des combats, nous pouvions nous déplacer, en informant au préalable les autorités. Dorénavant, c’est totalement interdit, explique Min Thu, un agent de santé communautaire MSF qui travaille dans un camp de déplacés abritant plus de 7 500 personnes, Rohingyas pour la plupart. Nous ne pouvons pas ouvrir nos cliniques. Pour les personnes qui ont besoin de soins urgents, nous essayons de contacter les médecins MSF, mais c’est très difficile de prodiguer des soins par téléphone. Je suis inquiet pour l’avenir, car si nous ne pouvons pas rouvrir ces cliniques, les patients vont en souffrir. »
Les agents de santé MSF décrivent des situations de rupture de soins, avec des patients qui peinent à obtenir leurs médicaments habituels, une consultation médicale ou un accès à des soins de santé secondaires. Les hôpitaux du centre de l’État de Rakhine ont été touchés par des tirs nourris ou abandonnés par le personnel médical, contraint de fuir la zone. Deux hôpitaux du centre de Rakhine, où les équipes MSF accueillent habituellement les patients en urgence, ne fonctionnent plus, tandis qu'un autre, l'hôpital général Min Bya, a été endommagé le 17 novembre.