Une grand-mère prend les ARV de ses petites-filles à la pharmacie de Dawei, au Myanmar. N'étant n'est pas en mesure de se déplacer fréquemment, elle doit prendre suffisamment de traitement pour deux mois.
© Ron Haviv/VII Photo
Opération

Myanmar : prise en charge du VIH/Sida, de la tuberculose et de populations isolées

1 janvier 2024

Médecins Sans Frontières soutient le ministère de la Santé pour la prise en charge des personnes affectées par le VIH/Sida et la tuberculose au Myanmar.

Les équipes de MSF travaillent dans les villes et les régions de Dawei, de Yangon, capitale économique du pays, et viennent également en aide à des populations isolées dans les États de Kachin, Shan.

Un quart des Birmans gravement malades du VIH/Sida sont contaminés par la rétinite à cytomégalovirus (CMV). Cette maladie opportuniste peut entraîner une cécité permanente. Une injection dans l'œil par semaine, pendant 4 à 9 mois : pendant longtemps, le seul traitement disponible pour lutter contre la rétinite à CMV, au Myanmar, décourageait bien des patients. D'autant que ces injections n'empêchent pas l'infection de gagner l'autre œil et qu'il n'est pas toujours facile de trouver un soignant capable de les administrer.

Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?

L’épidémie de VIH/Sida au Myanmar est une des plus importantes d’Asie du Sud-Est : on estime que le pays compte 240 000 personnes séropositives (ONUSIDA, 2018). Les personnes affectées par le VIH/Sida dans ce pays ont un accès limité aux service de prévention, de dépistage et aux traitements antirétroviraux. La maladie touche particulièrement les usagers de drogues et les travailleurs du sexe, des populations discriminées et stigmatisées. Par ailleurs, la tuberculose est une des principales causes de décès dans le pays, et le Myanmar fait partie les 30 pays les plus touchées au monde par la maladie avec un taux de 361 pour 100 000 personnes en 2017 (OMS 2018) et 47 pour 100 000 personnes atteintes du VIH et de la tuberculose.

Notre intervention

Prise en charge du VIH/sida et de la tuberculose 

Médecins Sans Frontières soutient le ministère de la Santé pour la prise en charge des affectées par le VIH/Sida et la tuberculose au Myanmar.

L’association est le principal fournisseur de traitement contre le VIH/Sida à Dawei, dans la région de Tanintharyi. Les équipes de Médecins Sans Frontières ciblent les populations vulnérables, comme les travailleurs du sexe, les homosexuels et les travailleurs immigrés, et travaillent à la décentralisation des traitements pour les rapprocher des patients. 

À Yangon, la capitale économique du pays, MSF prend en charge de nombreux patients atteints de VIH/Sida, de tuberculose et de tuberculose multirésistante. Dans le cadre du programme EndTB, l’association prend également en charge les patients atteints de tuberculose ultrarésistante. En juin 2019, MSF ferme sa clinique de Insein à Yangoon. Elle avait été ouverte en 2014 dans le cadre du plan anti-VIH de MSF à Yangoon, initié en 2003. MSF a été le premier fournisseur de traitements antirétroviraux au Myanmar et a dirigé le plus grand programme de traitement du VIH dans le pays. Ces dernières années, à mesure que la capacité du programme national de lutte contre le sida (NAP) et du Programme national de lutte contre la tuberculose (NTP) s'est accrue, MSF a transféré des patients aux soins du ministère de la Santé et des Sports pour qu'ils soient traités dans des cliniques plus proches de leur domicile.

Aide aux populations isolées des États de Kachin, Shan et de la zone autonome de Naga 

Les équipes travaillent dans le nord du pays, dans les États de Kachin et Shan, soumis à un conflit armé, qui restreint l’accès aux soins pour les populations et les déplacement des personnels de santé. C'est dans la province de l’État Shan que MSF parvient pour la première fois depuis 2015, en octobre 2019, à guérir un couple de patients déplacés de la tuberculose multirésistante. 

Située dans la région montagneuse de Sagaing à l’extrême nord-ouest du Myanmar, la zone autonome de Naga compte parmi les endroits les plus reculés du pays. C’est là que résident les Nagas, une communauté vivant à cheval sur la frontière avec l’Inde, qui n’ont que très peu accès aux soins de santé. Les équipes de Médecins Sans Frontières leur portent assistance à l’aide de cliniques mobiles. Depuis 2016, MSF fournit des soins de santé primaires, organise les références hospitalières et dispense une formation sanitaire dans 15 villages de la municipalité de Lahe, tout en soutenant l’hôpital du ministère de la Santé et des Sports (MoHS). MSF permet également le dépistage de la tuberculose et l’organisation de campagnes de vaccination au sein des communautés. 

Notes