« L’ampleur de l’épidémie, avec plusieurs flambées simultanées au Niger et au Nigeria, est sans précédent dans la sous-région. L’un des traits distinctifs de cette épidémie est le mouvement transfrontalier de patients, dont nombreux sont venus du Nigeria au Niger pour se faire soigner gratuitement. Cela, conjugué avec le manque d’accès à de l'eau potable dans les zones frontalières des deux pays, a eu un impact sur le temps nécessaire pour enrayer la propagation du choléra, explique Innocent Kunywana, coordinateur de terrain de l'Équipe mobile d’urgences au Sahel (EMUSa). »
Si le choléra a reculé au Niger ces dernières semaines, les risques de propagation demeurent. Avec des épidémies en cours dans le nord-est du Nigeria, les zones frontalières du Niger restent particulièrement exposées. Diffa, la région dans laquelle résident 250 000 personnes déplacées par le conflit armé, est à risque en raison de sa proximité avec l’État de Borno au Nigeria, dans lequel plus de 6 200 cas ont déjà été enregistrés.
« Le point commun de toutes les zones vulnérables au choléra, c’est l’accès difficile à de l’eau propre et à un assainissement adéquat. Les campagnes de vaccination limitent le nombre de cas et de décès, mais ne résolvent pas, et ne peuvent pas résoudre, ces problèmes sous-jacents. Les populations autochtones et déplacées du sud du Niger et du nord du Nigeria font toujours face aux défis qui exigent des efforts humanitaires et de développement concertés. Seule une amélioration durable des conditions de vie des deux côtés de la frontière permettra d’éliminer les causes profondes du choléra », déclare Ousmane Guindo.