Maiduguri n’est pas épargnée non plus, sur sa périphérie. Et voit arriver des déplacés. En janvier, environ 30 000 personnes qui avaient fui Baga et d’autres villes se sont installées à Maiduguri dans des camps saturés quand elles ont trouvé de la place ou au sein de la communauté-hôte.
L’aide humanitaire peut-elle se déployer partout où cela est nécessaire ?
MSF intervient à Maiduguri et dans d’autres localités comme Monguno, Pulka, Gwoza, Ngala, Damaturu... D’une manière générale, l’aide se déploie essentiellement dans les villes sécurisées par l’armée, pas en dehors. Car les routes ne sont pas sûres. Les ONG ne peuvent intervenir que dans les zones contrôlées par l’armée, concrètement dans les villes accessibles par hélicoptère ou par la route mais avec une escorte de l’armée, exception faite de Monguno où une escorte n’est pas nécessaire. MSF a ainsi monté une opération d’urgence à Monguno pour secourir les populations qui avaient fui Baga au début de l’année.
Quelle est la situation dans les villes contrôlées par l’armée ?
Prenons l’exemple de Bama. Avant qu’elle ne tombe aux mains d’un groupe armé en 2014, Bama était un carrefour commercial comptant 400 000 habitants. L’armée l’a reconquise en 2015 et quand MSF y est allée pour la première fois en 2016, c’était une ville fantôme, avec juste un camp de déplacés abritant un peu moins de 15 000 personnes. Notre équipe avait alors découvert une situation catastrophique avec beaucoup d’enfants souffrant de malnutrition sévère. Des opérations d’urgence avaient donc été lancées.