Environ 22 000 réfugiés vivent maintenant le camp de transit de Bubukwanga à 18 km de la frontière congolaise, un espace prévu à l’origine pour 12 500 personnes.
MSF vient en aide à plus de 50 000 personnes au total, réfugiés et populations locales, grâce à des soins de santé materno-infantile, la vaccination, le traitement de la malnutrition et l’amélioration des conditions sanitaires pour éviter une situation potentiellement dangereuse.
La semaine prochaine, MSF sera en mesure d’apporter des soins médicaux dans le camp permanent de Kyangwali où les réfugiés sont en train d’être transférés par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). A ce jour, 4 000 personnes sont déjà installées dans le camp permanent. Le HCR prévoit de continuer à transférer 2 000 personnes par semaine.
Le camp permanant de Kyangwali se trouve à 150 km de Bubukwanga mais ce voyage, qui peut durer jusqu’à 6 heures, représente, en soi, un risque pour les populations réfugiées. Hier malheureusement, l’un des bus qui effectuaient le transfert des réfugiés s’est renversé, provoquant la mort d’un bébé et blessant 24 autres personnes. Les blessés ont été transférés en ambulance MSF vers l’hôpital le plus proche où nos équipes, rejoint par d’autres équipes médicales, leur ont prodigués des soins d’urgence.
Cependant, le nombre de réfugiés qui arrivent dans le camp de transit a récemment augmenté à cause de la détérioration de situation sécuritaire en RDC avec plus de 3 000 nouveaux arrivants la semaine dernière.
MSF reste préoccupée par l’approvisionnement en eau et l’assainissement dans le camp de transit.
« Si les conditions sanitaires se sont améliorées ces dernières semaines, les latrines restes insuffisantes avec seulement une latrine pour 82 personnes. Elles débordent littéralement ce qui crée un sérieux risque de choléra, de dysenterie et de shigellose. Le choléra est un vrai problème. Il est endémique dans cette région et le pic saisonnier arrive toujours au début de la saison des pluies », explique le Ruben Pottier, chef de mission MSF.
La saison de pluie vient justement de démarrer. Elle accroit le risque d’épidémie de choléra et réduit l’accès au camp des camions qui vident les latrines.
En plus de la construction de latrines et de l’approvisionnement en eau potable, MSF a pré-positionné le matériel médical et les équipements nécessaires pour répondre à une éventuelle épidémie de choléra.
MSF donne 300 consultations par jour en moyenne dans le camp de transit avec parfois des pics à 450 consultations, la plupart pour des infections respiratoires, du paludisme ou des diarrhées. Les équipes portent également assistance aux victimes de violence sexuelle dans le camp.
MSF soutient une unité d’hospitalisation dont la capacité est passée de 20 à 47 lits et qui comprend notamment un service pédiatrique et une maternité.
« Nous nous sommes focalisés sur notre capacité à répondre aux besoins en soins de santé maternelle. Il ne faut pas perdre de vue que, même en période d’urgence, la vie continue : les femmes continuent d’accoucher et il est impératif de pouvoir prendre en charge des accouchements compliqués. C’est désormais possible dans notre maternité – nous n’avons besoin de référer que les césariennes – et depuis le 22 juillet 92 bébés y sont nés. »
Dans le camp permanent de Kyangwali, MSF met en place un poste de santé au niveau de la zone d’accueil des réfugiés. Ici, à partir de la semaine prochaine, les enfants pourront être vaccinés et dépistés pour la malnutrition, les équipes offriront des soins de base et les patients dont le traitement nécessite un suivi médical seront transférés. Les enfants soignés pour malnutrition dans le camp de transit seront suivis afin de nous assurer qu’ils continuent leur traitement.
MSF continuera à accroître ses activités au fur et à mesure de l’arrivée de nouveaux réfugiés dans les camps.
MSF travaille en Ouganda depuis 1986. En plus de la réponse aux urgences, MSF gère un programme de traitement du VIH/sida et de la tuberculose à Arua dans le nord du pays.