Quatre patients du programme de chirurgie reconstructive d’Amman racontent leur histoire

Une séance de physiothérapie au sein du nouvel hôpital de chirurgie reconstructive de MSF à Amman.
Une séance de physiothérapie au sein du nouvel hôpital de chirurgie reconstructive de MSF à Amman. © Ali Jarikji/MSF

Neuf ans après avoir lancé son programme de chirurgie reconstructive à Amman, en Jordanie, pour les patients des pays en guerre de la région, MSF a décidé d'étendre la capacité du programme en le transférant dans une autre structure hospitalière et en la rénovant afin de mieux répondre à la demande liée aux conflits persistants dans les pays voisins.

L'hôpital fournit une offre de soins complète à ses patients, de la physiothérapie au soutien psychosocial en passant par les opérations chirurgicales. Les patients sont logés sur place à l’hôpital et reçoivent également une aide financière pour s’y rendre et rentrer chez eux après ou entre les soins, si le traitement est échelonné. Depuis 2006, l'hôpital a admis plus de 3 700 patients et pratiqué plus de 8 238 opérations chirurgicales.

« Aujourd'hui, la plupart de nos patients viennent de Syrie, suivis du Yémen et d'Irak. Les populations de ces pays ont déjà vu et subi tant de souffrances », déclare Marc Schakal, chef de mission MSF à Amman.

Découvrez les histoires de quatre d’entre eux.

Mustafa, 14 ans, originaire de Dara’a en Syrie

Mustafa a été grièvement blessé le 29 septembre 2013 lorsqu’un missile a atterri près du restaurant où travaillait son père. Après l’école, Mustafa avait l’habitude d’aller donner un coup de main à son père sur son lieu de travail. Il a été blessé tandis qu’il servait à manger. À cause de ses blessures, il a dû être amputé d’un bras et d’un tibia. Mustafa est arrivé à l’hôpital d’Amman en 2014. Il a subi trois opérations de greffe osseuse et a suivi un traitement de physiothérapie afin de retrouver la force et la mobilité nécessaires pour marcher à nouveau. Il recevra des prothèses dans quelques semaines.

« J’aime le nouvel hôpital MSF. Il est plus spacieux et je peux m’adonner à plus d’activités avec les autres patients entre deux opérations, raconte Mustafa. J’ai vu de nombreux patients qui sont arrivés dans le même état que moi se remettre après avoir reçu un traitement. Mon père, qui est à mes côtés à l’hôpital, me dit toujours qu’il faut que je sois patient et qu’un jour, ce sera à mon tour d’être guéri. Avant en Syrie, je jouais au foot avec mes amis l’après-midi. J’espère pouvoir jouer à nouveau une fois mon traitement à Amman terminé. Ça m’est égal de jouer avec une jambe normale ou une prothèse du moment que je m’amuse et que je peux frapper la balle à nouveau. »

Mustafa, 14 ans, originaire de Dara’a en Syrie

© Ali Jarikji/MSF

Ahmad, 15 ans, originaire de Diyala en Irak

Ahmad a été blessé en octobre 2010 lorsqu’une voiture piégée a explosé à quelques mètres de son école. Il n’aime pas parler de cet événement et essaie de le rayer de sa mémoire. Tout ce dont il se souvient, c’est le bruit des ambulances et les flammes autour de lui.

Ahmad a été admis au programme chirurgical MSF d’Amman en 2011 et a subi 22 opérations. Il avait été gravement brûlé au visage, au cou, aux bras et à d’autres parties du corps. Sa prochaine opération est prévue la troisième semaine de septembre.

« Cet hôpital est devenu ma deuxième maison. Je m’y suis fait plus d’amis parmi les autres patients qu’en Irak. Le nouvel hôpital est un lieu confortable où nous pouvons regarder les matchs de foot à la télé. Je soutiens le Real Madrid », raconte Ahmad.

Ahmad, 15 ans, originaire de Diyala en Irak

© Ali Jarikji/MSF

Mustafa, 4 ans, originaire de Deir ez-Zor en Syrie

Mustafa a été grièvement blessé à la hanche, à la jambe età la tête en août 2014, quand un baril d’explosifs a frappé la maison familiale. Son père et sa mère ont été tués dans l’explosion, ainsi qu’une de ses sœurs et un cousin. Il a traversé la frontière avec sa grand-mère pour se rendre en Jordanie après avoir passé 17 jours dans l’hôpital de son village.

Quatre mois plus tard, Mustafa a été identifié par un médecin MSF dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari, en Jordanie, et a été admis au programme de chirurgie reconstructive d’Amman. Il a subi des opérations de chirurgie orthopédique et reçoit actuellement des soins de physiothérapie avant sa prochaine opération. Arrivé en fauteuil roulant, il peut désormais se tenir debout avec l’aide d’un déambulateur.

Mustafa, 4 ans, originaire de Deir es-Zor en Syrie

© Ali Jarikji/MSF

Wael, 25 ans, originaire de Taiz au Yémen

Wael a été gravement brûlé sur tout le visage et le corps lors des manifestations de mars 2011 au Yémen.

« Il était 3 h du matin quand des bombes ont directement ciblé les manifestants, dont je faisais partie. J’ai été l’un des blessés les plus graves parce que je me trouvais au milieu d’un cercle de protestation. J’ai été soigné à Taiz et Sanaa pendant plusieurs mois avant d’être admis au programme de chirurgie reconstructive MSF en juillet 2014. Jusqu’ici, j’ai subi sept opérations, dont des greffes de peau et des poses d’implants d’expansion tissulaire. Les chirurgiens espèrent ainsi faire croître plus de peau pour recouvrir les parties lésées. 

J’aime le nouvel hôpital MSF, car toutes les activités médicales, dont la physiothérapie et les consultations externes, sont regroupées dans un seul bâtiment. Cela facilite beaucoup le transfert des patients. Nous bénéficions aussi de plus d’espace pour les activités sociales entre deux opérations. »

Wael, 25 ans, originaire de Taiz au Yémen

© Ali Jarikji/MSF

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Notes

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