« J’ai d’abord été transporté à Gbaya Dombia, la maternité de MSF dans PK5 avant d’être référé ici à SICA. Je crois que j’étais à peine conscient en arrivant. Quand les médecins m’ont parlé de l’amputation, j’ai tout de suite compris que c’était mon seul choix. Ils m’ont aussi parlé de la possibilité de prothèse et cela m’a rassuré.
Depuis que je suis sorti de l’hôpital il y a un mois et demi, je reviens deux fois par semaine pour changer mon pansement et faire mes séances de rééducation. Les kinés me challengent pour qu’on puisse m’enlever la chaise roulante le plus vite possible et que j’apprenne à me déplacer avec les cannes en bois mais je ne me sens pas encore assez confiant.
Ceci dit, je ne sais pas où je vivrai plus tard avec mes enfants. Depuis l’accident [Zakaria a été blessé par une grenade en sortant de chez lui, NDLR], je ne sors quasiment plus dans le quartier. J’ai peur qu’il m’arrive à nouveau quelque chose. Mais en même temps, c’est chez moi. Et qui dit que je serai plus en sécurité dans un autre quartier de Bangui ? »