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RCA : à Bangui, l’indispensable kinésithérapie

Des membres de l'équipe MSF de kinésithérapie de l'hôpital de SICA à Bangui. 
Des membres de l'équipe MSF de kinésithérapie de l'hôpital de SICA à Bangui.  © Elise Mertens/MSF

Dans le quartier SICA, dans le 1er arrondissement de Bangui, MSF a construit un hôpital, aujourd’hui communément appelé « Hôpital SICA », qui offre des soins d'urgence et chirurgicaux spécialisés en traumatologie. Trois quarts des patients pris en charge ont été soit victimes d’accidents de la route, soit blessés par balles ou armes blanches.

La kinésithérapie est essentielle pour assurer une récupération optimale aux patients : il s’agit non seulement de leur rendre un maximum d’autonomie afin de leur permettre une réinsertion sociale et professionnelle dans les meilleurs délais mais aussi de leur apprendre à vivre avec leur nouvelle condition physique.

Les membres de l’équipe kiné de SICA réalisent en moyenne 150 consultations par semaine dans les services hospitaliers et assurent le suivi hebdomadaire en ambulatoire de plus d’une centaine de personnes. Dans un contexte comme celui de l’hôpital SICA, avec plus de 10 % des patients référés des provinces, faute de soins spécialisés appropriés disponibles dans les régions, la continuité de la rééducation est généralement difficile à assurer une fois que les patients quittent l’hôpital.

Les fractures sont souvent si complexes qu’elles nécessitent au mieux de multiples opérations au pire l’amputation du membre endommagé. Les kinésithérapeutes doivent intervenir au plus tôt dans la prise en charge du patient afin d’éviter les séquelles à long terme. Et quel que soit le traitement, cela prend du temps.

Avec leur tenue mauve, les kinésithérapeutes de l’hôpital SICA sont facilement reconnaissables. Afin d’assurer une récupération optimale aux patients et d’éviter les séquelles invalidantes, ils interviennent dès la fin de l’opération ou le passage aux urgences.

Plâtrer, bander, masser,… mais aussi écouter et rassurer. Au fil de séances, des liens étroits se tissent entre les patients et les kinés. Pour beaucoup de patients, l’acceptation mentale de leur nouvelle condition physique passe aussi par la kinésithérapie.

Pour remettre les patients en mouvement, peu de matériel est nécessaire. Quelques élastiques, ballons et poids suffisent à leur réapprendre à bouger. Utiliser des exercices simples et reproductibles au quotidien à la maison est la clé pour favoriser une réhabilitation rapide du patient.

Les fractures dues aux accidents de la route ou aux blessures par armes à feu - qui représentent 75 % des patients pris en charge à l’hôpital SICA – sont généralement profondes et complexes. Elles nécessitent souvent la pose d’un fixateur externe, voire l’amputation. À l’heure actuelle en RCA, MSF propose des prothèses seulement pour les membres inférieurs mais vise d’ici 2019 de pouvoir appareiller également les membres supérieurs.

Après des chirurgies orthopédiques ou viscérales, la convalescence prend souvent des mois, voire des années. Afin d’accompagner le patient dans son processus de guérison, MSF propose à ceux qui ont en besoin un support psychologique en parallèle de la kinésithérapie.

L’équipe de kiné de l’hôpital SICA a pris en charge 738 nouveaux patients et déjà assuré plus de 6 500 séances de kinésithérapie depuis le début de l’année 2018.

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Avec leur tenue mauve, les kinésithérapeutes de l’hôpital SICA sont facilement reconnaissables. Afin d’assurer une récupération optimale aux patients et d’éviter les séquelles invalidantes, ils interviennent dès la fin de l’opération ou le passage aux urgences.

Plâtrer, bander, masser,… mais aussi écouter et rassurer. Au fil de séances, des liens étroits se tissent entre les patients et les kinés. Pour beaucoup de patients, l’acceptation mentale de leur nouvelle condition physique passe aussi par la kinésithérapie.

Pour remettre les patients en mouvement, peu de matériel est nécessaire. Quelques élastiques, ballons et poids suffisent à leur réapprendre à bouger. Utiliser des exercices simples et reproductibles au quotidien à la maison est la clé pour favoriser une réhabilitation rapide du patient.

Les fractures dues aux accidents de la route ou aux blessures par armes à feu - qui représentent 75 % des patients pris en charge à l’hôpital SICA – sont généralement profondes et complexes. Elles nécessitent souvent la pose d’un fixateur externe, voire l’amputation. À l’heure actuelle en RCA, MSF propose des prothèses seulement pour les membres inférieurs mais vise d’ici 2019 de pouvoir appareiller également les membres supérieurs.

Après des chirurgies orthopédiques ou viscérales, la convalescence prend souvent des mois, voire des années. Afin d’accompagner le patient dans son processus de guérison, MSF propose à ceux qui ont en besoin un support psychologique en parallèle de la kinésithérapie.

L’équipe de kiné de l’hôpital SICA a pris en charge 738 nouveaux patients et déjà assuré plus de 6 500 séances de kinésithérapie depuis le début de l’année 2018.

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Témoignage de patient : Zakaria, 25 ans

Zakaria, 25 ans, maçon, originaire de PK5. 
 © Elise Mertens/MSF
Zakaria, 25 ans, maçon, originaire de PK5.  © Elise Mertens/MSF

« J’ai d’abord été transporté à Gbaya Dombia, la maternité de MSF dans PK5 avant d’être référé ici à SICA. Je crois que j’étais à peine conscient en arrivant. Quand les médecins m’ont parlé de l’amputation, j’ai tout de suite compris que c’était mon seul choix. Ils m’ont aussi parlé de la possibilité de prothèse et cela m’a rassuré.

Depuis que je suis sorti de l’hôpital il y a un mois et demi, je reviens deux fois par semaine pour changer mon pansement et faire mes séances de rééducation. Les kinés me challengent pour qu’on puisse m’enlever la chaise roulante le plus vite possible et que j’apprenne à me déplacer avec les cannes en bois mais je ne me sens pas encore assez confiant.

Ceci dit, je ne sais pas où je vivrai plus tard avec mes enfants. Depuis l’accident [Zakaria a été blessé par une grenade en sortant de chez lui, NDLR], je ne sors quasiment plus dans le quartier. J’ai peur qu’il m’arrive à nouveau quelque chose. Mais en même temps, c’est chez moi. Et qui dit que je serai plus en sécurité dans un autre quartier de Bangui ? »

Haroun, 28 ans

Haroun, 28 ans, commerçant dans PK5 et père de deux enfants.
 © Elise Mertens/MSF
Haroun, 28 ans, commerçant dans PK5 et père de deux enfants. © Elise Mertens/MSF

« Je suis resté 27 jours en soins intensifs et 10 jours de plus en observation dans le service de chirurgie viscérale. Je ne sais pas combien de coups de couteau j’ai reçu mais il a fallu m’opérer trois fois. Sans cela, je serais probablement mort.

Ma cage thoracique et mes poumons ont été particulièrement touchés. C’est pourquoi à travers la kinésithérapie, on a surtout travaillé le renforcement de mon souffle et de ma capacité respiratoire. Je devais faire du vélo quasiment tous les jours pendant mon hospitalisation. J’ai commencé par 5 minutes et maintenant j’arrive à tenir au moins vingt. La kiné m’a aussi aidé à récupérer la mobilité au niveau de mon bras droit car au départ je réussissais à peine à le lever de plus de quelques centimètres à cause des cicatrices.

Le soutien que j’ai reçu à l’hôpital m’a permis de ne pas sombrer, de ne pas perdre la tête. Aujourd’hui je me sens plus fort. Cet événement m’a fait beaucoup réfléchir sur l’avenir que je voulais pour ma femme et mes enfants. J’ai construit toute ma vie à PK5. Je ne connais rien d’autre que Bangui mais je ne m’y sens plus en sécurité. Même s’il faut tout recommencer à zéro ailleurs, je préfère cela que de vivre dans la peur perpétuelle qu’il puisse nous arriver quelque chose à moi ou à ma famille. »

Notes

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