RCA - La violence dans le nord du pays force les habitants à fuir

Centre de Santé MSF à Kabo décembre 2008
Centre de Santé MSF à Kabo, décembre 2008 © MSF

Une nouvelle escalade de violence entre l'armée et un groupe rebelle dans le nord de la République centrafricaine (RCA) a forcé, une fois de plus, des milliers de personnes à fuir leurs foyers. MSF estime qu' environ 8 000 personnes ont été déplacées dans la région de Kabo et de Moyenne Sido.  Réfugiées en brousse, elles vivent dans des conditions très précaire en cette saison des pluies, sans accès aux soins et hors de portée de l'aide humanitaire.

Une nouvelle escalade de violence entre l'armée et un groupe rebelle dans le nord de la République centrafricaine (RCA) a forcé, une fois de plus, des milliers de personnes à fuir leurs foyers. MSF estime qu' environ 8 000 personnes ont été déplacées dans la région de Kabo et de Moyenne Sido.  Réfugiées en brousse, elles vivent dans des conditions très précaire en cette saison des pluies, sans accès aux soins et hors de portée de l'aide humanitaire.

« Des villages ont été brûlés, forçant la population à fuir en laissant tout derrière elle » explique Gabriel Sánchez Ibarra, chef de mission MSF en RCA.

« D'autres personnes se sont déplacées par peur, car elles ont déjà subi plusieurs attaques et déplacements dans le passé, au long ce conflit qui perdure. Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation de la population. Notre priorité est d' avoir accès à eux et de leur porter assistance » ajoute Sánchez Ibarra.

«Jusqu'à présent nous n'avons pu avoir qu'un accès très réduit à la population affectée

Au cours des deux dernières semaines, la poursuite des affrontements à Kabo et dans sa périphérie a eu des conséquences dramatiques pour des milliers de personnes.

MSF a pu observer que plusieurs villages sont à présent déserts, certains d'entre eux  brûlés et pillés.

 

À Bocayanga, par exemple, les gens ont fui dans la brousse, leurs maisons ont été brûlées et ils ont perdu leur nourriture et les semences qui leur auraient permis d'effectuer la prochaine récolte.

Le centre de santé du village a également été pillé et il est maintenant fermé. La plupart de la population a fui sans emporter ni nourriture, ni abri, ni ustensiles, et n'a qu'un accès très limité à l'eau potable.

 Nous n'avons pu avoir qu'un accès très réduit à la population affectée. 
Gabriel Sánchez Ibarra, Chef de Mission MSF

« Nous avons pu visiter quelques villages le week-end dernier. À Bokayanga, des personnes nous ont dit que les villageois ont trop peur de sortir de la brousse pour venir chercher de la nourriture ou des soins. Dans un autre village, complètement vidé, la seule personne que nous ayons vue, un jeune garçon, nous a expliqué que la population s'était regroupée en installant des refuges rudimentaires dans la brousse», indique Sánchez Ibarra.

À Kabo, la chute spectaculaire des consultations constatée au centre de santé par l'équipe de MSF est particulièrement inquiétante. Il y a eu une nette diminution des patients en pédiatrie, et environ 50 % de ceux souffrant de VIH, de tuberculose et de malnutrition ont abandonné leur traitement pourtant vital, car beaucoup de personnes ont peur de se rendre à l'hôpital.

Suite aux affrontements, MSF a pu traiter 14  blessés, il est possible d'autres se cachent encore ou qui ne peuvent pas atteindre les centres de santé.

Comme la population semble avoir trop peur pour venir à l'hôpital, MSF reçoit essentiellement des femmes et des enfants, et moins d'hommes. L'équipe a mis en place de nouvelles stratégies pour les atteindre, au cœur de la brousse, à l'aide par exemple de cliniques mobiles, à pied ou en moto.

«  Les cliniques mobiles organisées en moto nous ont permis d'aider certaines des populations déplacées qui ont cherché refuge en brousse. Ces personnes nous ont expliqués qu'elles passent les nuits sous la pluie, sans rien pour se couvrir ou pour se protéger des moustiques et des mouches, et sans eau potable. Les gens utilisent de l'eau stagnante pour boire et cuisiner. », explique Ibarra Sánchez.

MSF continue à chercher de nouveaux moyens pour pouvoir assister les populations centrafricaines dans le besoin, et ceci en dépit de l'insécurité croissante. Pour ce faire, il est impératif que toutes les parties continuent de respecter la neutralité et l'indépendance de MSF.

 

Notes

    À lire aussi