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RDC - Nouveau pic de violence dans les provinces du Kivu

Populations déplacées par la violence dans la région du Lubero Nord Kivu avril 2009.
Populations déplacées par la violence dans la région du Lubero, Nord Kivu, avril 2009. © Yoanis Menge

Le conflit et la violence continuent de toucher des centaines de milliers de civils dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Le nombre de victimes de violences sexuelles demeure extrêmement élevé. Lors des combats ou des attaques sur les villages, de nombreux civils sont tués, violés, blessés et sont contraints de fuir dans la forêt ou vers des camps.

La violence continue de régner dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et les populations civiles en sont les principales victimes.

Alors que l'année dernière, la province du Nord Kivu était principalement touchée par la guerre, avec de violents combats entre l'armée congolaise (FARDC) et les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ainsi que divers groupes armés, des affrontements éclatent maintenant dans différentes zones du Nord et du Sud Kivu.

L'opération militaire lancée en janvier dernier par les FARDC pour traquer les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans le Nord Kivu a été étendue, le mois dernier, au Sud Kivu.

« Nous sommes face à un nouveau pic de violence, explique Romain Gitenet, chef de mission pour MSF à Goma. Lorsque les attaques se rapprochent des villages ou des camps, les gens fuient dans la forêt. La semaine dernière, par exemple, les habitants de Bikenge, dans le district de Walikale, ont fui leur village et sont restés cachés plusieurs jours dans la forêt, vivant dans des conditions très dures. »

Pour pouvoir atteindre les populations dans des zones rurales instables, les équipes MSF ont mis en place des dispensaires mobiles et soutiennent les structures de santé isolées dans les deux provinces du Kivu. MSF a mené environ 300 000 consultations médicales au cours du premier semestre 2009 et soigné des patients atteints du choléra.

Les populations civiles font l'objet d'attaques directes par les belligérants. Les villages suspectés d'être proches de l'une des parties au conflit sont parfois la cible de représailles et sont alors systématiquement détruits. Les civils sont également victimes de racket, leurs réserves de nourriture et leurs biens sont volés chez eux ou dans les camps de personnes déplacées. Et certains doivent sous la menace d'hommes armés transporter leurs chargements.

Le viol est une autre forme de violence extrêmement courante qui vise les femmes et les hommes. Au premier semestre 2009, MSF a soigné 2 800 victimes de violences sexuelles.

Comme les violences s'étendent au Sud Kivu, les équipes MSF doivent adapter leurs activités afin d'atteindre les populations déplacées. Suite à des affrontements au sud de Kalonge, des milliers de personnes ont trouvé refuge à l'ouest de la ville. MSF apporte son soutien aux structures de santé et donne des consultations médicales dans la zone.

Néanmoins, l'accès aux populations déplacées reste difficile en raison de la dégradation de la situation sécuritaire et du mauvais état des routes. Les combats se sont également intensifié dans la région de Hombo.

Et les déplacements de population, conséquence directe de la recrudescence des combats, sont en augmentation. MSF a démarré en juillet un projet à Lulingu et dans sa périphérie pour répondre aux besoins de la population déplacée et résidente. A Bynagama, par exemple, cinq familles en moyenne arrivent chaque jour, et on en compte aujourd'hui près de 1500.

« J'ai fui Katusi pour me réfugier dans la forêt avec mon mari et nos quatre jeunes enfants, quand notre village a été attaqué, raconte B. une jeune femme de 30 ans. J'avais peur qu'ils nous tuent. Nous étions cachés dans la forêt lorsque j'ai vu un rebelle voler dans les maisons d'un village voisin. Ils ont emmené deux femmes avec eux dans la forêt. Nous avons de nouveau pris la fuite et sommes arrivés à Byangama. Je vis désormais avec ma famille dans la maison d'une famille habitant ce village. Mon mari ramasse des bouts de manioc dans la forêt pour que nous puissions manger. Je ne retournerai pas dans mon village tant que je ne serai pas sûre que les rebelles sont bien partis. »

Dans le Nord Kivu, le district de Lubero a été particulièrement touché par les affrontements entre les FARDC et les FDLR. Dans plusieurs villages, comme ceux de Luofu, Miriki et Butalonga, où MSF mène des cliniques mobiles, les habitants ont dû fuir et leurs maisons ont été brûlées. Les pillages sont systématiques au cours de ces attaques. Dans le district de Lubero, les populations déplacées ne s'installent pas dans les camps mais vivent chez des familles d'accueil qui partagent avec elles leurs maigres ressources.

Ces dernières semaines, les combats ont également éclaté au nord-est de la ville de Masisi (située dans l'ouest du Nord Kivu). Suite à des affrontements dans les villages de Kibati et Lwibo, 12 personnes ont été tuées et des maisons brûlées. L'équipe MSF a référé un grand nombre de blessés à l'hôpital de Masisi.

Médecins Sans Frontière est la seule organisation humanitaire internationale à mener une activité chirurgicale dans tout le Nord Kivu. L'organisation fait en moyenne 12 interventions chirurgicales d'urgence par jour, principalement orthopédiques et obstétriques. Le mois dernier, quelque 50 patients ont été opérés pour des blessures par balle.

Depuis, le niveau de violence n'a pas baissé et des hommes armés continuent de perpétrer des vols, des braquages et parfois même des assassinats. Ils prennent pour cible les gens susceptibles d'avoir de l'argent et un téléphone portable notamment, ce qui exacerbe le climat de peur.

 

De janvier à juin 2009 les équipes MSF ont dispensé :

  • des soins à quelque 2 800 victimes de violences sexuelles
  • des soins chirurgicaux à 700 personnes souffrant de blessures liées à la violence
  • 290 000 consultations médicales
  • un traitement médical à 2 600 patients atteints de choléra

 


MSF travaille dans la région du Kivu depuis 1992. Les équipes MSF travaillent dans des hôpitaux et des centres de santé à Rutshuru, Nyanzale, Kitchanga, Mweso, Masisi, Kabizo et Kayna dans le Nord Kivu et à Chifunzi, Kirotshe, Chambucha, Baraka et Lulingu dans le Sud Kivu. Les équipes mènent également des cliniques mobiles dans les camps de personnes déplacées ainsi que pour les populations résidentes, et prennent en charge les victimes de violences sexuelles. Les cas les plus sévères sont référés par ambulance vers des hôpitaux gérés par MSF.

Les équipes MSF au Nord et au Sud Kivu comprennent 1 395 Congolais et 115 expatriés.

 

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