Dans plusieurs régions du nord de la République démocratique du Congo (RDC) et dans le sud du Soudan, limitrophe, les rebelles ougandais de la LRA continuent de mener des attaques d'une extrême violence sur les populations, poussant des centaines de milliers de personnes à fuir. Plusieurs équipes MSF apportent une aide d'urgence, des soins médicaux et un soutien psychologique aux populations déplacées ainsi qu'à la population locale.
Ces dernières semaines, la population civile a encore été confrontée à de violentes attaques dans plusieurs régions du nord de la République démocratique du Congo (RDC) et du Sud-Soudan.
Les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont commis des actes d'une extrême violence contre la population.
Ces violences ont été exacerbées par les opérations menées contre LRA par les armées ougandaise, congolaise et sud-soudanaise.
Les équipes de MSF viennent en aide aux populations locales et déplacées en leur offrant des soins médicaux et un soutien psychosocial gratuits et tentent d'améliorer leurs conditions de vie.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Selon les estimations officielles, quelque 250 000 personnes ont fui les violences dans le nord de la RDC. La situation générale se détériore lentement et l'aide humanitaire déployée ne suffit pas à répondre aux besoins de la population. Du fait de l'insécurité qui règne dans la région, en particulier en dehors des grandes villes, l'aide que MSF et les autres organisations humanitaires peuvent apporter reste limitée. Il est de même extrêmement difficile pour la population d'accéder aux structures de santé.
A Dungu, ville située dans le nord-est du district du Haut-Uélé en RDC, une équipe médicale de MSF donne en moyenne 300 consultations par semaine dans deux centres de santé en cours de réhabilitation. À l'hôpital de Dungu, l'équipe chirurgicale opère environ 20 patients par semaine. MSF propose également un soutien psychosocial à ceux qui souffrent de stress à cause des violences permanentes.
A Doruma, ville isolée située à la frontière soudanaise et où règne l'insécurité, MSF prévoit de distribuer des ustensiles de cuisine et des biens de première nécessité à quelque 4 000 personnes. De plus, l'équipe médicale y met actuellement en place un programme. Elle renforcera les services de santé en dispensant des soins psychologiques aux personnes traumatisées et des soins médicaux aux victimes de violences sexuelles et traitera également les personnes qui souffrent de la maladie du sommeil.
MSF soutient l'hôpital de référence de Niangara et le centre de santé de Wawé, situé à environ 3 km de la ville. Les équipes médicales de MSF donnent 800 consultations et hospitalisent environ 30 patients en moyenne par semaine. À Faradje, où MSF soutient également un hôpital, plus de 400 patients viennent en consultation chaque semaine et 30 patients sont hospitalisés. Les principales maladies traitées dans ces zones sont le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les infections sexuellement transmissibles et les maladies liées au stress.
Les équipes de MSF ont mis en œuvre un important programme de soutien psychosocial afin d'aider la population locale à faire face au stress et aux situations traumatisantes. 73 enfants qui ont été enlevés par des hommes armés reçoivent actuellement des soins psychologiques et médicaux à Faradje. Au cours des six dernières semaines, MSF est également venue en aide à 35 personnes victimes de violences sexuelles à Niangara.
MSF a transféré ses activités dans les régions d'Ariwara et d'Imboko, dans le district d'Ituri, aux autorités sanitaires locales. MSF continuera cependant à suivre de près les besoins humanitaires. Plus de 20 000 déplacés qui ont fui les violences à Faradje et Aba se sont réfugiées dans ces régions.
Plus à l'ouest, autour du village de Dingila, dans le district du Bas-Uélé, les équipes de MSF ont distribué des bâches en plastique, des couvertures, des moustiquaires et des jerricans à quelque 10 000 déplacés. Dans cette région, la population a un accès très limité aux soins de santé et à l'eau propre. Une équipe de MSF composée de huit personnes reste prête à répondre à toute situation d'urgence dans la région.
Environ 130 employés congolais et 21 expatriés travaillent actuellement dans les programmes de MSF dans les districts du Haut-Uélé et du Bas-Uélé, en RDC.
AU SUD-SOUDAN
Des milliers de Congolais ont trouvé refuge au Sud-Soudan. Mais les rebelles ougandais ont poussé leurs attaques au-delà de la frontière, obligeant alors plusieurs milliers de Soudanais à fuir.
Dans l'Etat du Western Equatorial, les équipes de MSF ont porté assistance aux réfugiés congolais et aux Soudanais déplacés par la violence. Des soins de santé primaires et un soutien psychologique ont été dispensés aux populations de Yambio, Makpandu, Naandi et Ezo.
Depuis février, 2 600 consultations médicales ont été données et quelque 300 personnes ont pu bénéficier d'un soutien psychologique. Mais le mois dernier, les attaques commises par la LRA autour de la ville d'Ezo ont empêché les équipes d'accéder aux populations.
Dans l'Etat du Central Equatorial, les équipes MSF ont porté secours à près de 7 000 réfugiés congolais depuis le mois de février, principalement dans les villes de Libogo et Nyori. Bon nombre d'entre eux ont quitté leur pays de peur des attaques. Vivant avec la population résidente soudanaise, ces populations tentent de trouver refuge sous des arbres, dans des abris et des bâtiments publics.
Dans les environs de Nyori, un camp a été mis en place par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Les réfugiés de ce village et de Libogo ont été regroupés dans ce camp où MSF a construit un dispensaire offrant des soins de santé primaires. Chaque semaine, près de 500 consultations sont données. Le paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires sont parmi les infections les plus couramment traitées. Les équipes médicales vaccinent également les enfants contre la rougeole.
En juin, ce projet basé dans le Central Equatorial a été transféré à l'association Accross. Les équipes MSF continuent d'aller régulièrement à Nyori et sont prêtes à apporter des secours en cas de nouvel afflux de personnes réfugiées ou déplacées.