Selon les autorités provinciales, le 3 novembre, au moins 74 000 personnes avaient besoin d'une aide humanitaire aux portes de Goma, à la suite des derniers déplacements massifs de population. Il est toutefois très difficile de savoir précisément combien de personnes sont arrivées ces derniers jours tant les arrivées ont été nombreuses et soudaines. « Certains sites où nous avons l’habitude de passer étaient vides il y a encore deux semaines et sont maintenant pleins à craquer. À vue d’œil, la population de Kanyaruchinya semble avoir triplé en l’espace d’un week-end », poursuit la Dr Mashako.
Les familles nouvellement arrivées se sont installées où elles pouvaient, y compris dans les écoles, créant par défaut une cohabitation de fortune entre élèves et déplacés. « Nous avons marché pendant plus de 15 heures pour rejoindre Kanyaruchinya. Nous sommes désormais regroupés entre voisins derrière une école, sans aucune ressource », explique Jean-Claude, qui a fui les affrontements dans le territoire de Rutshuru.
Au centre de santé de Kanyaruchinya, appuyé par MSF, les consultations sont en très nette augmentation par rapport au mois d’octobre, passant de 80 consultations par jour en moyenne à 250 aujourd’hui. Afin de répondre aux besoins médicaux croissants, MSF va renforcer son appui à l’équipe soignante du centre de santé pour lui permettre de s’agrandir et continuer à recevoir les patients 24 heures sur 24.