En 2019, le Ministère de la Santé et ses partenaires ont lancé des plans de riposte contre la rougeole, suivis d’activités vaccinales supplémentaires (AVS) ciblant des millions d'enfants. Ces activités ont permis de faire baisser le nombre de cas, sans toutefois couper la chaîne de transmission.
Une course contre la montre
A Bosobolo, comme ailleurs en RDC, la lutte contre la rougeole ressemble à une course sans fin. Les efforts destinés à enrayer la propagation de la maladie se heurtent aux défis sur place : un programme national de vaccination et de surveillance qui doit être renforcé, un système de santé sous-équipé, des difficultés géographiques et sécuritaires pour accéder à certaines régions d’un pays grand comme quatre fois la France.
Dans l’ex-Katanga, tout au sud de la RDC, MSF a mis en place le projet URGEPI pour mieux répondre aux épidémies de rougeole successives. La surveillance épidémique globale se fait grâce à un système d’alerte prenant en compte le risque épidémique. Ce dernier varie géographiquement en fonction de la couverture vaccinale et des précédentes épidémies.
Si le seuil de cas suspects de rougeole est dépassé sur une zone de santé, une investigation est mise en place. « Le seuil optimal a été calculé à partir des enquêtes menées en 2018-2020, précise Birgit Nikolay, chargée des activités épidémiologiques d’URGEPI. Ce seuil est plus sensible dans les zones à haut risque. » Si le nombre d’alertes dépasse la capacité d'intervention, la priorisation des zones se fait en fonction du risque et du stade de l’épidémie, ainsi que du nombre de cas dans les trois dernières semaines.
Le projet a trois autres volets qui permettent d’améliorer la réactivité et la réponse : la riposte, c’est à dire l’intervention en cas d’alerte avec la vaccination et la prise en charge des malades ; la prévention avec le renforcement des capacités de vaccination ; et le support du laboratoire situé à Lubumbashi, qui permet de confirmer plus rapidement le diagnostic.