Médecins Sans Frontières et SOS MEDITERRANEE faisaient partie des rares organisations qui avaient réussi à maintenir leurs opérations de recherche et de sauvetage, dans un environnement de plus en plus hostile : harcèlement judiciaire, administratif, médiatique, accusations de complicité avec les passeurs… Ces opérations ont, durant leurs quatre ans d'activité, contribué à faire de la Méditerranée un espace moins dangereux pour les migrants fuyant la Libye, autant qu’elles ont permis d’informer le public des conséquences tragiques des politiques européennes de contrôle migratoire.
En Méditerranée, les traversées continuent à bord d'embarcations de fortune et les États européens sont plus que jamais décidés à ne pas leur apporter l'assistance nécessaire. Ces derniers mois, les possibilités d'organiser des secours en Méditerranée s’étaient encore réduites avec le retrait des moyens maritimes européens de l'opération Sophia, puis sa suspension pure et simple. Dans l'immédiat et faute de pouvoir mener des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée, Médecins Sans Frontières continue de dénoncer les pratiques et les politiques de l'Union européenne qui n'a de cesse d'organiser le refoulement des personnes en migration hors de son espace.